Abandon du projet de contournement autoroutier de Chambéry !
Monsieur CUVILLIER, Ministre délégué chargé des Transports, a annoncé l'abandon définitif du projet.
Nous venons de l'apprendre par un courrier de Bernadette LACLAIS.
Il a demandé au Préfet de Savoie «de ne plus maintenir les mesures de sauvegarde en matière d'urbanisme sur le secteur concerné.»
Pour rappel, le 14 mai 2007, le Ministre des Transports, avait déclaré d’intérêt général ce projet et ainsi réservé les terrains sur tout un fuseau qui allait de La Motte-Servolex à Saint-Baldoph, en passant par Saint-Sulpice, Cognin, Vimines, Saint-Cassin, Jacob-Bellecombette, Montagnole, Barberaz et La Ravoire.
Nous remercions chaleureusement le Ministre d'avoir su arbitrer définitivement ce dossier!
Pourtant, en 2004, lorsque notre association s'est constituée, beaucoup pensaient que notre combat serait vain. Ce n'était effectivement pas gagné :
Un contournement autoroutier incontournable en 2004.
De nombreux élus nous avaient immédiatement soutenus, mais dans le même temps, le Président du Conseil Général et son Vice Président déclaraient respectivement «qu'il fallait réaliser cette autoroute de contournement, dans les meilleurs délais...» et «...qu'il ne faudrait pas faire l'économie du contournement autoroutier.»
Quant à l'Inspection Générale des Finances et au Conseil Général des Ponts et Chaussées, dans leur rapport d'audit sur les grands projets d’infrastructures de 2003, ils préconisaient de repousser la réalisation du Lyon-Turin et de donner une priorité élevée à tous les projets autoroutiers de la région (A48, A51, A45, etc ) dont le contournement autoroutier de Chambéry pour une réalisation avant 2020.
Pas de problème de financement pour les autoroutes.
On nous expliquait, qu'à la différence du ferroviaire, le financement n'était pas un problème (augmentation des péages, saturation de la VRU gratuite par sa mise à 2 fois deux voies, adossement puis rallongement de la concession des autoroutes) pour ce projet de 14 km évalué en 2005 entre 600 millions et 1 milliard d'euros suivant les variantes centre et ouest.
Nous tenons à remercier tous les citoyens qui ont soutenu notre association dès sa création
en venant nombreux à nos réunions publiques (500 personnes à la Motte-Servolex, 300 à Cognin et 600 à Chambéry).
Merci également à tous les adhérents pour le travail réalisé, la distribution de tracts, les pétitions (3400 et 4600 signatures) et pour leur participation aux débats et à la diffusion de l'information.
Dix ans de combat contre un projet et pour des alternatives durables
et plus respectueuses de l'environnement.
Au cours de ces dix années, notre association n'a pas uniquement combattu un projet mais elle a aussi été force de proposition pour que des solutions alternatives, plus respectueuses de l'environnement aient la priorité :
développement de transports en commun attractifs et performants
développement du fret ferroviaire
Nous tenons, d’ailleurs, à remercier la FNAUT avec qui nous travaillons depuis dix ans et qui a nous beaucoup aidés grâce à son expertise unanimement reconnue.
Une chose est certaine, même si nous avons gagné l'objectif premier de notre association ACAC73, l'abandon du contournement, nous continuerons à défendre nos positions :
Projet Lyon-Turin ferroviaire
Seule solution capable de permettre un report massif de la route vers le rail, aussi bien pour les marchandises que pour les personnes .
En attendant sa réalisation, nous serons vigilants au fait qu'un partage équitable du trafic marchandises soit fait entre le tunnel du Mont-Blanc et celui du Fréjus, également entre les Alpes du nord et du sud pour le trafic routier et pour le trafic ferroviaire, entre Chambéry et Grenoble mais aussi, entre Aix-les-Bains et Bourgoin-Jallieu.
Nous regrettons sur ce projet l'absence d'un vrai débat. Malheureusement, les opposants sont devenus les champions de l'esquive de tout débat contradictoire pour mieux faire croire à des solutions «bidons».
Nous nous demandons, d'ailleurs, combien ont lu le contenu de leur recours contre l’enquête publique avant de le signer.
Extrême vigilance sur les conditions de l'ouverture à la circulation de la «galerie de sécurité » du tunnel routier du Fréjus
D'autant plus, que dans les prochaines semaines, nous allons assister à la fin du percement de cet ouvrage.
Nous avons demandé au Préfet que les associations puissent avoir un poste d'observateur au conseil d’administration du tunnel du Fréjus, société au fonctionnement totalement obscur et pourtant sous contrôle de l’État et des collectivités locales.
Nous ferons la même demande au nouveau membre de ce CA, Monsieur DANTIN, Maire de Chambéry, lorsqu'il acceptera de nous rencontrer.
N'oublions pas également qu'au Fréjus, les poids-lourds les plus polluants sont toujours autorisés contrairement au Mont-Blanc.
Priorité au développement durable et non au plan de relance autoroutier.
Depuis plusieurs mois, les services de l’État négocient avec les sociétés d'autoroutes et l’Europe, un plan de relance autoroutier de plusieurs milliards d'euros, contre un rallongement de la concession des autoroutes, ce qui revient à abandonner, pour le budget de l’État, plus de 10 milliards d'euros de recette en 2032 à l'échéance actuelle de ces concessions.
Nous demandons, à la place de ce cadeau aux seules richissimes sociétés d'autoroute, la réalisation d'un emprunt équivalent pour financer des projets urgents comme :
le doublement de la ligne ferrée entre Aix-les-Bains et les Gorges-du-Fier vers Annecy,
la plate-forme de ferroutage à Grenay dans la banlieue lyonnaise afin de soulager l'autoroute A43 et la VRU de Chambéry de 100 000 poids lourds par an,
le contournement ferroviaire de Lyon pour donner des sillons de qualité au fret et éviter la traversée de la gare Lyon-Part-Dieu par des matières dangereuses,
la réalisation d'une nouvelle ligne de ferroutage entre Dijon et Poitiers au lieu de la nouvelle autoroute RCEA, en prolongement des tunnels du Mont-Blanc et du Fréjus.
Redevance poids lourds : 10 ans de retard sur l’Allemagne, 14 ans sur la Suisse.
A l'image de l’Allemagne et de la Suisse, la mise en place d'une redevance poids-lourds, sur le réseau routier national gratuit, nous paraît une évidence économique. Les trains sont bien soumis à une redevance d'utilisation à RFF dès le premier km parcouru.
Est-il normal que les poids-lourds ne paient aucune redevance lorsqu'ils empruntent les routes nationales, alors que les Conseils Généraux, les Départements et les Agglomérations dépensent des sommes considérables pour améliorer et entretenir les infrastructures ?
Localement, nous souhaitons que cette redevance poids-lourd soit également mise en place sur la nationale de Saint Michel de Maurienne à Epierre où bon nombre de poids-lourds se reportent pour éviter de payer le péage de l'autoroute.
Pour rappel, en Alsace, c'est plusieurs milliers de poids lourds qui font le détour chaque jour par la France pour éviter la redevance poids-lourds allemande.
Plus d'aspirateurs à voitures dans l'agglomération.
Nous serons vigilants également sur tout nouveau projet d'aspirateur à voiture (Pont Cassine- Gambetta, gratuité du stationnement dans l'hypercentre mais pas des transports en commun, ... )
Promesses de la campagne municipale.
Nous veillerons également à ce que la liaison de Bus à Haut Niveau de Service sur l'axe nord- sud , annoncée depuis de nombreuses années et incluse, encore une fois, dans les promesses de la campagne municipale, voit bien le jour.
Nous espérons également que le gaspillage de l'argent public, du fait des multiples autorités organisatrices des transports sur notre territoire (CALB, CM, CG), prenne fin. Le service rendu à nos concitoyens ne sera que meilleur pour un coût plus réduit.
Promesse de la future campagne 2015 pour le Conseil Général de Savoie.
Nous attendons que les candidats nous présentent des projets donnant réellement la priorité au développement durable :
réalisation de parkings relais (1 seul en Savoie contre 9 en Haute-Savoie),
réalisation de nouvelles voiries comportant des aménagements pour améliorer l'attractivité des transports en commun (aujourd'hui, les seuls aménagements réalisés donnent uniquement la priorité au trafic routier),
soutien aux agglomérations pour le financement et l'organisation du réseau des transports en commun (comme en Isère ou dans le Rhône )