L’immobilisme d’Emmanuel Macron sur les accès du projet européen Lyon-Turin va couter chaque jour des millions d’euros à la France et des tonnes de co2 contre le climat.
L’immobilisme d’Emmanuel Macron sur les accès du projet européen Lyon-Turin va couter chaque jour des millions d’euros à la France et des tonnes de co2 contre le climat.
Si on se félicite de l’avancée des travaux du tunnel de base entre la Maurienne et l’Italie, on se désespère de l’absence de décision en France depuis 5 ans sur les accès entre la Maurienne et Lyon.
L’enjeu est pourtant fondamental, il s’agit de pouvoir rajouter dès l’ouverture du tunnel de base vers 2031, plus d’une centaine de trains de marchandise par jour entre l’Italie et la France pour enlever chaque année de nos vallées et de la VRU de Chambéry plus d’un million de poids-lourds, et pour rajouter une dizaine de TGV par jour entre la France et l'Italie pour concurrencer efficacement la liaison aérienne entre Milan et Paris, une des plus importantes lignes en Europe d’après Greenpeace.
L’Italie sera prête, elle a défini ses accès en 2017 et a lancé l’exécution de ses accès entre Turin et le tunnel de base cette semaine pour que ceux-ci soient réalisés à l’ouverture du tunnel de base en 2031.
Quant à la France, rien ne bouge depuis l’enquête publique en 2012. Nous avions entendu le ministre des Transports à Chambéry le 5 septembre dernier, promettre que les accès seraient définis au plus tard début 2022.
Aujourd’hui, toujours aucune décision n’a été prise.
Pire encore, SNCF Réseau nous a indiqué en décembre dernier, qu’à l’issue de la décision du gouvernement, une étude de plusieurs mois serait réalisée pour connaitre la rentabilité socio-économique du projet.
Manifestement, pour le Président de la République, les 3 millions de poids-lourds qui traversent les Alpes chaque année entre la France et l’Italie ne serait pas un motif suffisant.
Les élus de 2022 n’auront pas à gérer les conséquences de cet immobilisme, mais leurs successeurs en 2031, à l’ouverture du tunnel de base, devront répondre à coup sûr :
- d’inaction climatique : le tunnel de base ne sera pas en mesure d’accueillir les 160 trains prévus pour un report massif des marchandises et des voyageurs sur le rail.
- de Gestion catastrophique de l’argent public : les 9 milliards d’euros investis par l’Italie, l’Europe et la France pour le tunnel de base ne pourront être exploités à leur juste valeur.
Nous espérons que le Président de la République décide rapidement du lancement des travaux et ne laisse pas un tel héritage à son successeur. D’autant plus que l’Europe propose actuellement de subventionner les accès à hauteur de 50%.
Plus précisément, nous souhaitons que les travaux pour le tunnel monotube de 25 km sous Chartreuse pour les marchandises soient lancés immédiatement pour être au rendez-vous en 2031, et que dans la foulée, le lancement du tunnel monotube sous Belledone pour les marchandises et sous Dullin l’Epine pour les voyageurs.
Nous exigeons également, à l’inverse des élus Émilie Bonnivard et Florian Maitre, que le Président décide d’un phasage et non d’un scénario qui abandonnerait le tunnel sous Dullin-L ’Epine pour les voyageurs. L’objectif est-il de rediriger les financements européens de cette section voyageur limitée à 90 km/heure du Lyon-Turin vers la LGV à 320 km/heure Toulouse-Bordeaux au lieu de 160 km/heure sur la ligne existante ?
Rappelons que la section à voie unique dans l’avant pays savoyard est limitée à 90 km/heure en raison de sa sinuosité et que la nouvelle ligne sous Dullin l’Epine permettrait de faire circuler les TGV et des TER Express à 200 km/heure, ce qui permettrait un report massif des déplacements autoroutiers entre les Pays de Savoie et Lyon.
Ce n’est que le minimum que les élus de la Savoie devraient exiger, en contre partie du projet Lyon-Turin qui ne sert, dans sa composante fret qu’à enlever des milliers de poids-lourds de nos vallées et de la VRU Chambéry, trafic qui n’apporte rien à la Savoie si ce n’est de la pollution et de la congestion.
Les défenseurs sanctionnés, les opposants invités et décorés
On est d’autant plus inquiet de l’immobilisme actuel, que le gouvernement a pour habitude ces derniers temps de sanctionner les défenseurs du projet Lyon-Turin et de récompenser ses opposants.
- Daniel Ibanez, leader des opposants au Lyon-Turin et opposé à toute fiscalité écologique, est invité au Ministère à la COMMISSION SPÉCIALISÉE MOBILITÉ DU CONSEIL NATIONAL DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE
- La présidente de FNE Chamonix, opposée en même temps et à tout prix au trafic poids-lourds dans sa vallée et au projet Lyon-Turin, a été promue en 2021 officier de l’ordre du Mérite et a reçu la médaille du mérite il y a quelques semaines.
- Le président de TELT, la société qui a mené a bien les travaux du tunnel de base, a été débarqué du jour au lendemain le mois dernier
- Typhanie Degois, actuelle députée de Savoie, la seule élue depuis 5 ans à Aix les Bains à s’être battue pour le Lyon-Turin et contre l’augmentation du nombre des trains de marchandises sur la ligne historique qui traverse Aix les Bains et serpente sur les rives du lac du Bourget, n’a pas obtenu l’investiture en Marche pour les élections législatives de juin 2022. En Marche a imposé à la place Marina Ferrari, qu’on n’a jamais entendu depuis 15 ans sur ce sujet pourtant crucial pour le devenir d’Aix les Bains et la protection du Lac du Bourget.