Les militants des mouvements opposés à tout prix au Lyon-Turin connaissent-ils le mépris de leurs dirigeants pour la vie humaine ?
Depuis 4 ans, nous participons à l’OBSERVATOIRE DE LA SATURATION FERROVIAIRE DES ACCÈS ALPINS, mise en place par la ministre des Transports en 2019 et présidé par un représentant du CGEED, service du Ministère.
18 mois après la précédente réunion, nous avons participé à une nouvelle réunion ce mercredi 24 mai en vidéo-conférence.
En plus des représentants de SNCF Réseau, de plusieurs collectivités locales, de plusieurs transporteurs ferroviaires et du représentant de la Transalpine, était présent :
- 2 membres de la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (dont l’ADTC Savoie)
- 2 membres de France Nature Environnement
- 1 membre du Syndicat Sud et adjoint au Maire EELV de Grenoble
- 1 membre du syndicat CGT
- 1 membre des Amis de la Terre, leader des opposants au Lyon-Turin et ancien candidat EELV
La Ministre avait demandé dans sa commande que les travaux de l’observatoire soient largement diffusés, ce que le représentant du Ministère n’a jamais fait en 4 ans. Les opposants au Lyon-Turin ont largement profité de ce flou organisé pour répandre des contre-vérités.
Nous avons donc exigé lors de cette réunion que la commission publie rapidement un compte-rendu précis, ce qui a été évidemment accepté. Nous ne doutons pas que le Compte-Rendu ne soit publié que dans plusieurs semaines. Nous allons donc rendre publique tous les documents dans les jours à venir.
En attendant, nous publions ici les deux premières des 8 questions que nous avons posé au Président de la Commission un mois avant cette réunion. Les autres suivront dans les jours à venir.
1° Question : mesure de sécurité dans le tunnel ferroviaire du Fréjus
Faisant suite à l’incendie dramatique dans le tunnel du Mont-Blanc en 1999, dans lequel 39 personnes avaient perdu la vie suite à l’embrasement d’un poids-lourds transportant de la farine et de la margarine, et ou les pompiers n’avaient pas pu intervenir avant plusieurs jours en raison de la température, plus de 1000°, des règles de sécurité ont été introduites dans le tunnel ferroviaire du Fréjus, limitant la circulation à 54 trains par jour ( interdiction de croisement de trains, interdiction d’avoir un train de marchandise en même temps qu’un train de voyageur dans le tunnel)
Les opposants au Lyon-Turin demandent manifestement la suppression de ces mesures de sécurité en affirmant que la ligne n’est utilisée qu’à 20% de sa capacité et qu’elle permet le passage immédiatement de plus d’une centaine de trains par jour.
Pouvez-vous nous confirmer la nécessité d’une limitation à 54 trains par jour pour assurer les mesures de sécurité indiquées plus haut, et donc que le tunnel est utilisé à un taux très proche de la saturation ? Cette limitation à 54 trains intègre-t-elle les trains de service ?
Les réponses
Les représentants du Ministère ont indiqué qu’il ne pouvait donner des chiffres précis à cause des différentes configurations possibles des trains, mais que l’intervalle était entre 50 et 70 trains de marchandise maximum par jour en laissant le trafic voyageur au niveau actuel, donc sans aucun TER entre la France et l’Italie.
Vu la moyenne actuelle de 40 trains de marchandises par jour en semaine dans le tunnel, on ne peut donc rajouter une centaine de trains et plus de marchandises par jour comme l’exige les opposants au Lyon-Turin.
Les opposants à tout prix au Lyon-Turin exigent la suppression des mesures de sécurité au tunnel historique du Montcenis.
D’ailleurs, le leader des opposants au Lyon-Turin a demandé à ce que les mesures de sécurité (STI 2014) ne s’appliquent qu’aux nouveaux tunnels et pas à ce tunnel du 19° siècle, sans aucune remarque de la part des représentants présents de FNE et de SUD/EELV.
A l’inverse, pour la FNAUT, pour la Transalpine et pour la CGT, on ne doit pas transiger ni jouer avec la sécurité des conducteurs et des usagers.
Manifestement, ce n’est pas le cas pour tout le monde. Pourtant, depuis 1999, tout le monde connait les conséquences d’un incendie dans un tunnel sans galerie d’évacuation.
Et si le rail est plus sûr que la route, il ne faut pas oublier que le moindre incendie ou accident provoquera la rupture des caténaires et donc l’immobilisation immédiate de tous les trains présents dans ce tunnel à double voie de 13 km. Si plusieurs trains sont présents dans le tunnel, ce ne sont évidemment pas les opposants à tout prix au Lyon-Turin qui devront choisir vers quel train envoyer les fumées par le système de ventilation.
2° question : Pour le retour des TER entre la France et l’Italie sans transiger sur la sécurité
Contrairement à ce que l’on observe entre Nice et Vintimille, entre les Haut de France et la Belgique, entre le Luxembourg et la Moselle, entre l’Alsace et l’Allemagne, entre l’Alsace, la Haute Savoie et la Suisse, depuis une vingtaine d’année, il n’y a que des TGV qui relient la Savoie et l'Italie avec des tarifs très élevés.
Pouvez-vous indiquer la capacité résiduelle pour les trains de marchandises dans le cas d’un rétablissement de 5 TER par jour, en prenant en compte les mesures de sécurité actuellement en vigueur ?
Les réponses
A cette question, nous n’avons eu aucune réponse de la Commission et aucun soutien des opposants à tout prix au Lyon-Turin, le développement des TER entre l’Italie et la France et autour de Chambéry ne les intéressent manifestement pas
Pour preuve, à la réunion de décembre 2021, lorsqu’on avait demandé à la Commission d’intégrer dans le calcul de la capacité maximum de la ligne le projet de RER savoyard, le leader des opposants au Lyon-Turin avait douté de la pertinence de la réouverture de la halte ferroviaire de Chignin.