Le Lyon-Turin est trop écologique pour EELV et LFI. Ils veulent à la place, juste pour leur confort, sacrifier plus de 4000 hectares pour un maxi contournement ferroviaire de Lyon
Lyon-Turin : ils ne veulent pas de ligne d’accès, pour le rendre inefficient ?
Rappelons que le tunnel de base, en cours de réalisation et dont la livraison est prévue pour 2032 ne pourra être utilisé à sa pleine capacité qu’à la condition que la ligne d’accès, déclarée d’utilité publique et urgence en 2013 soit réalisée.
Les barons EELV & LFI de Lyon aux manœuvres pour prioriser leur quatrième ligne au dépend des accès au Lyon-Turin
Le président EELV de la Métropole de Lyon l’a encore rappelé sur twitter le 26 janvier dernier
Idem quelques jours après, le 6 mars, avec Gabriel Amard, le gendre de Jean-Luc Mélenchon député à Lyon lors d’une audition à l’Assemblée nationale du président de la SNCF.
La priorité au contournement ferroviaire de Lyon alors qu’ils sont incapables de décider d’un tracé cohérent, efficient et économe en terre agricole ?
Tous les deux se sont bien gardé de préciser que ce contournement nord de Lyon ne sera pleinement efficient que si le contournement sud est réalisé.
Celui-ci, contrairement aux accès au Lyon-Turin, n’a pas été soumis à enquête publique, et n’est donc toujours pas Déclaré d’Utilité Publique, car les élus et l’Etat n’arrivent pas à se mettre d’accord sur son tracé depuis de nombreuses années.
Leur projet n’a rien d’écologique.
Ils veulent au sud le tracé jumelé à la LGV, le plus consommateur de terre agricole pour le contournement ferroviaire sud de Lyon : 3600 hectares, 10 fois plus que pour l’A69, 7 fois plus que pour le Lyon-Turin.
Ils laissent penser que le jumelage à la LGV sera économe, c’est totalement faux.
Ils oublient de dire qu’il est impossible de jumeler simplement une ligne fret avec une ligne LGV à 320 Km/heure sur un territoire fortement vallonné.
La LGV existante au sud a des pentes supérieures à 35/1000, soit quatre fois plus que le minimum acceptable pour une ligne de fret.
Pour essayer de la jumeler, Il faudrait donc réaliser des tranchées gigantesques, ce qui conduit à un impact de 3600 hectares de terres agricoles d’après l’étude de RFF de 2008.
Mais pour EELV & LFI, cela n’a pas d’importance, ils veulent inscrire ce tracé illusoire dans le PDU de Lyon
Pour preuve, la déclaration de Jean-Charles Kohlhaas, le vice-président aux transports de la Métropole de Lyon dans le Progrès.
Le projet d’EELV, de LFI et des NOTAV de Fracture, une catastrophe pour l’industrie et la logistique lyonnaise
En plus de ce maxi grand contournement de Lyon, Jean-Charles Kohlhaas et Daniel Ibanez veulent une plateforme de chargement des poids-lourds non pas à Saint Exupéry à proximité des entreprises industrielles de l’est lyonnais et du centre logistique de saint Quentin Fallavier, le plus important de France, mais à 50 km de là, à Ambérieu.
Ce qu’ils ne disent pas, mais que précise régulièrement l’association Fracture, l’objectif est aussi de « tuer » la gare de triage de Sibelin au sud de Lyon qui dessert les industries lyonnaises.
Conclusion
Avant d’essayer de saborder la ligne d’accès au Lyon-Turin, EELV & LFI feraient bien de se mettre au travail pour proposer un projet de contournement ferroviaire de Lyon, cohérent, performant et le plus économe possible en terre agricole.
On aimerait également qu’ils arrêtent de dénigrer, comme le font le RN et les lobbies routiers et autoroutiers, toute fiscalité écologique sur les poids-lourds dans les Alpes comme le fait régulièrement Daniel Ibanez.
A quand un retour au programme des Verts d’avant 2012 ?
Cela n’en prend malheureusement pas la direction, leur priorité pour les élections européennes est manifestement de maintenir l’alignement sur le FN opéré sur ce projet en 2012 pour créer un clivage avec le PS, le PC et le MRG favorable au Lyon-Turin.
https://rassemblementnational.fr/communiques/lyon-turin-une-absurdite-dogmatique
Pour preuve, la première déclaration ce lundi du nouveau jeune responsable d’EELV sur Chambéry, candidat aux élections européens, qu’on n’a jamais vu à une réunion sur le sujet, mais qui en réaction à une visite de soutien au Lyon-Turin de la CGT, le qualifie ni plus ni moins de « bombe climatique »
Savoie. Soutien de la CGT cheminots au Lyon-Turin : EELV réagit (ledauphine.com)
Faut-il se cotiser pour lui offrir un voyage en Suisse pour savoir si les tunnels de base du Gothard, du Ceneri et du Lotsberg ont "explosé" les vallées suisses, vidé l’eau des Alpes ou au contraire, ont contribué à préserver leurs vallées du trafic poids-lourds ?
Bien entendu, dans sa déclaration, ce grand courageux se garde bien d’indiquer que la solution qu’ils préconisent, à l’inverse de Lyon, consiste à saturer jour et nuit la ligne existante qui traverse Chambéry en rajoutant plus d’une centaine de trains de marchandises par jour, au détriments des milliers de riverains immédiats, du projet de RER Savoyard et du maintien du trafic TER.
Pire encore, avec la mise en position éligible sur la liste LFI du EELV Daniel Ibanez, leader des opposants au Lyon-Turin, depuis qu’il a appris en 2012 que le nouveau tracé passerait dans son jardin et qu’il n’y aurait pas de gare internationale à proximité dont il pourrait profiter du « rayonnement ».
Son élection au parlement européen serait une catastrophe pour les Alpes, pour le report massif des poids-lourds sur le rail et le développement des trains du quotidien autour de Chambéry.