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Association Anti Contournement Autoroutier de Chambéry

Réponse à la lettre ouverte du Collectif NO TAV Savoie

14 Novembre 2012, 22:29pm

Publié par Acac73

Bonjour,

Depuis la création de notre association en 2004, nous avons toujours mis en œuvre un dialogue constructif avec tous. Nous accusons donc bonne réception de votre lettre ouverte du 08 novembre dernier.

Vous dites nous écrire pour tenter de défaire l'image erronée que nous portons sur votre mouvement mais déjà, par rapport à votre premier point,  comment se fait-il que le diaporama de 138 pages présenté lors de vos réunions ne contient aucun mot sur :

  • l'interdiction des poids lourds les plus polluants en Savoie comme en Haute-Savoie

  • le scandale du doublement déguisé du tunnel du Fréjus

  • les élargissements en cours de l'autoroute A43

  • le projet de contournement autoroutier de Chambéry

  • la redevance poids lourds et l’euro-vignette

  • l'exemple de la Suisse qui réalise trois grands tunnels pour diminuer le trafic poids lourds de moitié.

  • la réalisation toujours retardée de la plate-forme de ferroutage à Grenay dans la banlieue de Lyon qui permettrait de diminuer le trafic poids lourds sur l'A43 et la VRU de Chambéry de quelques dizaines de milliers de véhicules?

Vos réunions « d'information » doivent satisfaire les actionnaires des sociétés d'autoroutes ainsi que les lobbies du tout routier et nous estimons donc que les thématiques défendues par notre association sont aux antipodes des vôtres.

 

Nous trouvons plus grave encore le fait que cette présentation contienne de nombreuses contre-vérités et contradictions : en voici quelques unes :

  • Vous dites que l'exploitation de la ligne de ferroutage Aiton-Turin est déficitaire malgré les 192 € de subvention par camion transporté, soit 5 millions d'euros pour les 26 000 poids lourds transportés par an.

    Vous vous gardez bien d'expliquer que, en raison de la pente de la voie historique, chaque train ne peut transporter que 14 camions au maximum et que l'objectif du Lyon-Turin est justement de pouvoir rendre concurrentielle la ligne ferroviaire par rapport à l'autoroute.

    Par contre, vous affirmez que cette même ligne historique serait capable de transporter 30 fois plus de poids lourds, soit 120 trains par jour dans Chambéry, Aix les Bains et le long du lac du Bourget sans vous inquiéter du déficit abyssal qui serait engendré par une telle option.

 

  • Vous indiquez que « la voie maritime est plus adaptée entre l'Espagne et l'Italie, moins polluante que le rail à la tonne transportée, moins coûteuse. »

    Nous sommes surpris de votre affirmation car, question pollution, l'ADEME indique un rapport de 5 à 10 en faveurs du rail.

    Si entre Rome et l’Espagne, la voie maritime est effectivement plus adaptée que le rail, entre l’Italie du Nord et l’Espagne, pour nous, il n'y a aucun doute quant à la pertinence du rail.

    En ce qui concerne le coût, vous oubliez de dire que les lignes de merroutage bénéficient également de subventions, sans lesquelles, beaucoup ne seraient pas rentables pour les exploitants.

 

  • Vous dites également, et avec raison, que «la voie existante présente des risques pour la pollution des lacs.» Vous indiquez «qu'en Autriche et en Suisse des solutions ont été mises en œuvre par le recouvrement des voies qui sécurise et diminue les nuisances notamment sonores.»

    Vous oubliez de préciser que ces aménagements ne seront pas réalisables le long du lac du Bourget où il est impossible de créer une nouvelle ligne parallèle à la ligne historique, comme le montre les photos sur votre présentation.

 

  • Pour augmenter la capacité de la ligne historique, vous proposez de porter de 260 à 300, voire 350 jours par an l'ouverture du service de ferroutage donc, suivant vos chiffres, d'accueillir 2500 poids lourds chaque samedi.

    Faudra-t-il ouvrir également les usines et les entrepôts des magasins le samedi pour les décharger?

 

  • vous demandez aussi que la priorité soit accordée à « l'axe nord sud ( A6/A7) ». Dans le même temps, vous demandez l'abandon de l’enquête publique du Contournement Ferroviaire de l'Agglomération Lyonnaise nord , qui va justement permettre de développer le fret ferroviaire en lui permettant de ne plus traverser la gare de La Part-Dieu.


N'abusez-vous de la crédulité de vos interlocuteurs ?

 

Sur le deuxième point, nous nous étonnons que vous ne vous demandiez pas à qui profiterait un abandon du Lyon-Turin ferroviaire. La réponse est pourtant simple : uniquement aux richissimes sociétés d'autoroutes qui sont détenues, en majorité, par des groupes de BTP.

Ces centaines de millions d'euros de profits supplémentaires seraient une aubaine pour eux et tout cela, sans créer le moindre emploi.

Ne préféreraient-elles pas nettement cette source de revenu facile et prévisible, au lieu de la réalisation d'un tunnel ferroviaire à rentabilité incertaine et soumis à une concurrence forte.

 

A propos du troisième point, le contournement autoroutier de Chambéry est bien un projet dont l'objectif est d'intensifier le flux de marchandises en Savoie. Vous remarquerez bien qu'en Haute-Savoie ou dans les Alpes-Maritimes, il n'y a aucun autre projet autoroutier destiné à intensifier ou faciliter le flux de marchandises vers l'Italie.

Le projet Lyon-Turin ferroviaire est pour nous une formidable opportunité de rendre possible un report modal qui profitera à toutes les vallées alpines et nous sommes par ailleurs sidérés, après lecture du récent référé de la Cour des Compte sur le Lyon-Turin :

  • de voir prendre en exemple la Slovénie et la Hongrie pour leur choix technique de modernisation des lignes existantes. UBIFRANCE, dans son analyse sur la Slovénie en mai dernier, indiquait qu'une de ses «faiblesses» était «son réseau ferroviaire obsolète et peu performant ». Pour nous, l'ambition est plutôt de prendre exemple sur la Suisse, l'Autriche ou l’Allemagne !

    Alors que leurs tunnels ferroviaires sont financés par la fiscalité écologique et ont pour objectif de préserver leur environnement par la réduction de moitié du trafic poids lourds, l'exemple suisse est passé sous silence par tous les opposants au Lyon-Turin... Une omerta qui leur permet de parler uniquement de déficits abyssaux et de catastrophe écologique !

     

  •  

    de lire « Il apparaît que d’autres solutions techniques alternatives ont été écartées sans avoir été complètement explorées de façon approfondie » sans plus de précision...

La Cour des Comptes indique aussi que toutes les études et rapports recommandaient de différer le projet, entre autre le CIAT de 2003.

Effectivement ce rapport préconisait de ne pas lancer le projet Lyon-Turin ferroviaire mais, par contre, inscrivait comme prioritaire les autoroutes A48 Bourgoin/Ambérieu, A45 Lyon/Saint-Étienne, A89 Lyon/Balbigny, A41 Annecy/Genève, A51 Grenoble/Sisteron, ainsi que les contournements autoroutiers de Chambéry, Grenoble et Lyon par l'ouest.


Nous sommes également stupéfaits du silence total de M Didier Migaud,
Président de la Cour des Comptes, sur les propos tenus par différents élus de l’Isère qui affirment pouvoir réaliser l'autoroute A51 sans un euro d'argent public alors qu'il réitérait dans le Dauphiné du 9 novembre ses réserves sur le projet Lyon-Turin.


Par contre et pour terminer, nous tenons à saluer le travail de la commission d’enquête sur le Lyon-Turin qui a fait une étude approfondie pour en réduire les nuisances avec, entre autres, la réduction d'un tiers des surfaces agricoles prises par le projet.


Cordialement

La direction de l'association

 



Lettre ouverte du Collectif NO TAV Savoie
Collectif NO TAV Savoie
Bonjour,

Nous avons croisé un membre de l'ACAC le 19 octobre dernier lors de la convention EELV sur les traversées alpines et nous lisons régulièrement les communiqués de votre association, puisque tout indique que nous militons dans des thématiques très proches.

Nous vous écrivons afin d'apporter quelques précisions et tenter de défaire l'image erronée que vous portez sur les opposants au TGV Lyon – Turin, ainsi que de réajuster votre position politique quant aux liens entre trafic routier et lignes à grande vitesse.

1)Le Collectif NO TAV Savoie s'oppose au TGV et aux camions. Comme nous l'avons toujours dit, l'argument du ferroutage présenté par « Lyon Turin Ferroviaire » est un paravent pseudo-écologique qui leur évite bien de dire que leur intention n'est pas du tout la baisse du trafic routier. M. Raulin, à la fois président de LTF et de la société du Fréjus veut le TGV et les camions. Nous ne voulons ni l'un, ni les autres. Nous nous sommes toujours positionnés pour le report modal des camions sur les trains, mais pas dans n'importe quel cadre et pour n'importe quel but.

2)Le projet de contournement routier de Chambéry s'inscrit bien dans la même logique que le Lyon – Turin, celle des infrastructures pharaoniques, construites au service de l'économie et au mépris des populations. Elles sont toutes deux des catastrophes pour l'environnement, et de bonnes affaires pour les gros groupes de BTP.

3)Il nous semble donc que vous faîtes fausse route en opposant le contournement routier de Chambéry et le projet de TGV entre Lyon – Turin. Nous n'avons pas affaire à des vases communicants, puisque les deux visent à intensifier les flux de marchandises. Il s'agit donc d'un problème plus large, contre lequel nous ferions mieux de lutter ensemble plutôt que les uns contre les autres.

Nous espérons que vous tiendrez compte de ces quelques éclairages lors de vos prochaines communications et nous restons à votre disposition pour tout dialogue constructif. Et pourquoi pas se rencontrer pour en parler de vive voix et avancer ensemble sur la question ?

Cordialement,

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Élargissement de l'autoroute A43 : un oui sous condition du commissaire-enquêteur.

4 Novembre 2012, 18:58pm

Publié par Acac73

 

Notre demande répétée d'une réduction à 110 km/heure a été entendue.

Si le commissaire enquêteur a donné un avis positif à ce projet, nous saluons néanmoins ses six recommandations et surtout la réserve imposée à sa réalisation : réduction de la vitesse à 110 km/heure entre le tunnel de l'Épine et l'échangeur de la Motte-Servolex dans les deux sens de circulation.

Il précise que la «réserve s'imposant au projet à moins que les services de l’État, en l’occurrence, le ministère de l'Écologie, du Développement Durable, de l’Énergie et la Direction des Routes, ne s'opposent à cette mesure par un avis circonstancié et formel.»

Nous espérons que, si la Ministre de l'écologie s'oppose à la réserve du commissaire enquêteur, le Maire de la Motte-Servolex qui n'a fait aucune objection à ce projet et émis juste un vœu pieux pour une réduction de la vitesse, conteste au moins cette décision immédiatement devant le Tribunal Administratif.

Cette réduction de vitesse permettra de réduire la pollution et les nuisances sonores tout en augmentant la sécurité.

Reste que pour nous, une simple limitation de vitesse ainsi qu'une interdiction de doubler pour les poids lourds auraient suffi à la sécurité : les 17 millions d'euros auraient pu être attribués à des projets plus respectueux de l'environnement et la disparation de 4 hectares de terres agricoles (1 hectare pour 1 km d'élargissement) aurait pu être évitée.

 

Notre objection en raison de la dangerosité du projet est avérée.

Nous saluons également la réduction de 400 mètres sur la longueur de l'élargissement. Comme nous l'avions indiqué dans notre avis, la fin de l'élargissement en plein virage rendait ce projet dangereux.

 

Suppression bienvenue de l'accès de secours de Montaugier pour justifier le projet.

Dans son rapport, le commissaire enquêteur indique que l'aménagement d'un nouvel accès, en amont, au PK85 supprimera et remplacera l'accès de Montaugier : cette information, pourtant primordiale, ne figurait pas dans le dossier d’enquête ! Aucune information sur la raison de cette suppression n'est indiquée dans le rapport. L'accès existant qui se situe juste à l'entrée du tunnel est idéalement placé. Le projet de l'accès en amont demande, lui, la création d'une bande d'arrêt d'urgence...

Ce projet d'élargissement, au moins pour sa partie haute, serait-il encore justifié

sans cette suppression providentielle ?

Pour des raisons de sécurité, il faut interdire la suppression de l'accès de Montaugier.

 

Que se passera-t-il en cas d'accident dans le tunnel et d'un sur-accident en amont (camion en portefeuille, carambolage)? Comment les secours vont-ils pouvoir accéder au tunnel ?

Pas de vision d'une politique générale des transports : seulement l'intérêt financier des sociétés d'autoroutes.

Le commissaire enquêteur trouve que la critique faite à AREA, dans notre avis, de ne pas avoir tenu compte de la ligne Lyon-Turin dans ses projections d'augmentations de trafic est « un peu biaisée ».

Nous trouvons cette remarque surprenante. Nous attendons justement de l’État d'avoir une politique cohérente sur les différents projets d’infrastructures ferroviaires et autoroutières. A quoi sert de réaliser une enquête publique si celle-ci n'inclut pas une vision globale des déplacements ?

Nous trouvons d'ailleurs inacceptable les dénigrements du projet Lyon-Turin Ferroviaire, de la part d'AREA, dans le dossier, même si nous comprenons bien que ce projet concurrent réduira leur faramineuse rentabilité !

17M€ financés par les usagers et non par AREA.

AREA ne supporte en rien la charge financière de l'élargissement. La précédente Ministre Nathalie Kosciusko-Morizet a accordé des augmentations supplémentaires des péages par rapport à la réglementation pour financer l'élargissement.

Si ces 17 M€ avaient été affectés à la diminution du trafic poids lourds par la réalisation de la plate-forme de ferroutage à Grenay, à la sécurisation de la VRU et à l'agrandissement du parking d'échange pour le covoiturage, nulle doute que les usagers de la A43 s'y retrouveraient encore plus...

Ce n'était pas, à priori, la priorité de la Ministre !

La première pierre du contournement autoroutier de Chambéry ?

Nous regrettons que le commissaire enquêteur n'est pas accepté notre requête qui était de montrer la superposition de l'échangeur prévu dans la variante ouest du CAC avec ce projet d'élargissement : l’objectif véritable de ce projet aurait sauté aux yeux de tous !

Toutefois, nous le remercions d'avoir admis dans son rapport que « de nombreux éléments sont troublants » et laissent à penser que le projet d'élargissement ne représente « qu'un maillon d'une chaîne beaucoup plus importante » «  Fréjus, élargissement de l'A43 à la Tour du Pin, tergiversation sur le Lyon-Turin, volonté de réduire le trafic poids lourds au mont-Blanc et à Vintimilles » et d'avoir interrogé AREA sur ces suspicions .

Nous sommes sidérés par les réponses d'AREA : des prévisions de trafic à géométrie variable !

  • A la question du commissaire-enquêteur « le projet fait-il partie d'un programme plus général d'élargissement de l'autoroute ? »

AREA répond : « il ne se justifie pas au regard des prévisions de trafic »

  • A une question sur le Lyon-Turin , AREA indique :

    « la réalisation de cette ligne prendra au moins 10 ans ( Lyon-Turin ferroviaire ) et il sera trop tard pour augmenter la capacité de l'autoroute dont le trafic actuel nous pose déjà d'énormes problèmes pour allonger la voie VSL et réaliser la BAU. »

oubli de la plate-forme de ferroutage de Grenay !

  • AREA indique aussi :

«Qu'actuellement, environ 5000 camions passent tous les jours devant la Motte-Servolex et que ce n'est pas demain que l'on disposera d’infrastructure capable de mettre des milliers de camions sur le rail »

Nous faisons remarquer à AREA que, si effectivement, seul le Lyon-Turin ferroviaire sera à même de pouvoir mettre plusieurs milliers de camions sur le rail dans une douzaine d'années, le projet de la plate-forme de ferroutage à Grenay permettra d'y mettre déjà quelques centaines de camions ! Et cela plus rapidement que les élargissements d'autoroutes si la volonté politique se manifeste.

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Commission Inter Gouvernementale du 11 octobre : les poids lourds les plus polluants et les plus dangereux réservés à la Savoie !

2 Novembre 2012, 16:59pm

Publié par Acac73

Comme annoncé dans notre communiqué du 9 octobre, la Commission Inter Gouvernementale franco-italienne des tunnels routiers du Fréjus et du Mont-Blanc s'est bien réunie à Rome le 11 octobre dernier.

Doublement du Fréjus : l'omerta est toujours de mise.

A ce jour, rien n'a filtré sur la transformation de la galerie de sécurité en un deuxième tube de circulation.

Il n'y a toujours aucune communication de l’État sur ce point.

Depuis que les élections sont terminées, à part Antoine Fatiga et Henri Dupassieux dans l'Essor Savoyard du 18 octobre, personne ne s’inquiète publiquement des conséquences de ce doublement pour la Maurienne et Chambéry.

 

Dauphiné Libéré de Chambéry : information inexistante !

Nous demandons au DL de Chambéry d'informer sérieusement ses lecteurs de ces projets qui pèsent sur la Savoie, à l'instar de leurs confrères de Haute-Savoie.

Pour rappel, lorsque le président italien du tunnel du Mont-Blanc avait annoncé le souhait de doubler celui-ci , le DL de Haute-Savoie n'avait pas hésité à en faire immédiatement sa une le 22 août ( Mont-Blanc : un nouveau percement évoqué : le spectre du second tunnel ) et un dossier sur la totalité de sa 3° page en donnant la position de tous les protagonistes y compris celle des associations.

Nous saluons par contre les différents reportages et dossiers réalisés par l'Essor Savoyard, Huit-Mont-Blanc, Radio France Bleu, l'ECO des Pays de Savoie et la Voix des Allobroges sur ce sujet.

Gouvernance inacceptable de la SFTRF et de la CIG.

Nous remercions M. Besson d'avoir réagi par un courrier à notre communiqué du 9 octobre pour nous informer qu'il se « joindrait à tout contentieux si un nouveau dispositif aboutissait à une augmentation des capacités de cet ouvrage qui doit impérativement en rester à deux fois une voie » . Il nous a également indiqué qu'à sa connaissance, « la commission ne peut que donner un avis et faire des suggestions ».

Notre confiance, très limitée, dans le fonctionnement de l’État où le lobby autoroutier est très puissant se confirme. Nous venons d'apprendre grâce au site de la Mairie de Chamonix que cette commission avait acté l'interdiction des poids lourds EURO 2 à partir du 1er novembre pour le seul tunnel du Mont-Blanc.

http://www.chamonix-mont-blanc.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=982:trafic-interdit-aux-camions-type-euro-2-dans-le-tunnel-du-mont-blanc&catid=28:news

Nous constatons depuis de nombreuses années que :

  • le président de la Société Française du Tunnel Routier du Fréjus, société majoritairement détenue par l’État, refuse de communiquer sur le sujet.

  • les membres du Conseil d'Administration (dont Bernadette Laclais et Michel Bouvard ) ne sont, à priori, au courant de rien.

  • la CIG et le CA ne publient aucun compte-rendu public.

  • les associations ne sont pas consultées.

 

Les poids lourds les plus polluants et les plus dangereux réservés à la Savoie.

Si nous saluons cette interdiction des poids lourds EURO 2, qui existe par ailleurs depuis de nombreuses années dans la vallée du Tyrol en Autriche et qui permettra d'améliorer la qualité de l'air dans la vallée de l'Arve,

nous sommes, par contre, stupéfaits que personne ne s’inquiète du nouvel itinéraire par lequel vont désormais passer ces poids lourds polluants et dangereux :

  • pas en Suisse où les poids lourds les plus polluants sont très fortement taxés.

  • plus en Haute-Savoie où depuis ce 1er novembre les poids lourds aux normes EURO 0, 1 et 2 sont interdits au Mont-Blanc.

Il reste donc la Savoie avec le tunnel du Fréjus qui accepte les poids lourds à la norme EURO 1.

Rappelons que cette norme autorise les poids lourds 30 fois plus polluants que la norme en vigueur pour les micro-particules.

Les savoyards sont-ils immunisés contre la pollution

Pour rappel, le responsable du Comité Territorial de l'Air de l' Ain et des Pays de Savoie a précisé récemment que plus de 100 000 habitants savoyards sont exposés à des dépassements des valeurs réglementaires des seuils tolérables d’oxyde d’azote et de “micro-particules” (PM10) chaque année.

Pas de priorité au ferroutage ?

Nous ne comprenons pas pourquoi cette même interdiction n'est pas appliquée pour le tunnel du Fréjus, d'autant plus que la ligne de ferroutage entre Aiton et Turin est en mesure de les accueillir, en attendant la plate-forme de ferroutage à Grenay dans la banlieue de Lyon.

Nous demandons à ce qu'une vraie politique cohérente soit mise en place et donc que :

  • la galerie de sécurité du Fréjus ne soit pas ouverte à la circulation conformément au dossier d’enquête publique

  • les poids lourds de 44 tonnes soient immédiatement interdits dans les tunnels routiers du Mont-Blanc et du Fréjus : ils sont autorisés depuis ce début d'année. On peut se souvenir également que la surcharge des poids lourds associée à la descente du Fréjus vers Chambéry peut contribuer à des accidents tragiques comme sur la VRU en avril dernier.

  • les poids lourds les plus polluants ( norme EURO 1 et 2 ) soient interdits au Fréjus comme au Mont Blanc

  • le gouvernement français et italien, les élus savoyards et haut-savoyards s'engagent à ce que le trafic routier soit reparti de manière égale entre la Savoie et la Haute-Savoie

  • la gouvernance de la CIG et de la SFTRF soit revue pour plus de transparence et de démocratie participative

  • la réalisation de la plate-forme de ferroutage à Grenay dans la banlieue de Lyon se fasse rapidement Celle-ci a été annoncée en 2007 et sa réalisation est constamment repoussée.

  • le lancement du Lyon-Turin le 7 décembre lors du sommet Franco-italien à Lyon soit effectif.

    Seul projet à même de pouvoir reporter sur le rail une part significative du transport de marchandises et des voyageurs, à l'image de la politique Suisse. Nous avons encore pu constater récemment, lors de la convention EELV sur les traversées alpines, que les opposants aux LT ne présentent aucune alternative claire, documentée et partagée. Encore plus grave, pour eux, l'important n'est pas de répartir équitablement le trafic poids lourds entre les deux Savoie, mais de polémiquer sur la quantité de poids lourds ( 3500 ou 1660 par jours ) qui serait reportée sur Chambéry en cas d'interdiction totale au Mont-Blanc.

  • les élargissements de l'autoroute A43 soient stoppés.

    La réduction de vitesse et l'interdiction de doublement de poids lourds dans les zones nécessaires doivent être privilégiées. A la Motte-Servolex, ce sont 4 hectares de terre agricole qui vont disparaître pour l'élargissement des 4 premiers km.

  • L'introduction sans délai de la redevance poids lourds soit réalisée. Celle-ci est, depuis de nombreuses années, en vigueur dans plusieurs pays comme la Suisse et l'Allemagne. Son introduction, sans cesse reculée depuis 2010, est maintenant prévue pour la mi-2013.

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