Daniel Ibanez, invité par une association du Mont-Blanc à Saint-Gervais, vendredi 28 septembre, a expliqué aux habitants de la vallée de Chamonix que la pollution par le trafic poids-lourds, qu'ils subissent chaque hiver, peut être résolue grâce à ses solutions miraculeuses et qu'ainsi, le Lyon-Turin n'a donc aucune raison d’être !
Bien entendu, il s'est simplement présenté comme un économiste et a omis de préciser que sa résidence savoyarde était impactée par le projet. Comme à chacune de ses interventions, depuis six ans qu'il vent son boniment, il a monopolisé la parole pendant deux heures, en reléguant les questions gênantes pour la fin de son intervention :
Difficile de rester stoïque pendant deux heures au vu des contrevérités racontées !
D’après Daniel Ibanez :
- Le rail aurait des coûts inférieurs au routier.
Il oublie de préciser que pour être compétitifs, les États Français et Italien versent 10 millions d'euros de subvention, chaque année, à la SNCF pour seulement 35 000 poids-lourds transportés, soit environ
300 € par remorque. Bien entendu, Daneil Ibanez fustige l'incompétence de la SNCF à être plus performante mais n'explique pas pourquoi aucune des dix autres sociétés ferroviaires, opérant en France, n'arrivent à concurrencer efficacement le transport routier.
Il est parfaitement possible d'ajouter une centaine de trains, par jour, sur la ligne qui traverse le nœud ferroviaire Chambéry-Montmélian et de charger 2000 poids-lourds dans la gare, au centre de la ville d'Ambérieu, cela 350 jours par an, y compris les week-ends.
Ceci est en partie vrai, mais avec un très gros bémol puisque cela demanderait de faire circuler les trains de marchandises principalement la nuit et le week-end, et imposerait aux routiers des horaires particuliers afin de charger leur remorque en centre ville d'Ambérieu comme Daniel Ibanez le propose.
Nous trouvons scandaleux que « les Amis de la Terre », association au nom de laquelle Daniel Ibanez parle, veuillent imposer cet enfer aux routiers et aux milliers de riverains de la ligne historique d'Ambérieu, d'Aix-les-Bains et de Chambéry. Cela compromettrait aussi définitivement le développement des TER en Savoie et interdirait, entre autre, la réouverture des gares de Chignin, de Voglans, des haltes ferroviaires d'Alpespace et des Landiers.
Les solutions de Daniel Ibanez ne permettent même pas de prendre 10% du trafic poids-lourds circulant entre la France et l’Italie.
- les wagons suisses, à petites roues, ne sont pas en capacité de prendre des poids-lourds avec une hauteur supérieure à 3,75m sur la ligne historique, ils concernent donc à peine 5% des poids-lourds circulant entre la France et l’Italie.
les wagons kangourous, pour charger des remorques préhensibles verticalement, représentent à peine 5% des poids-lourds circulant entre la France et l’Italie.
les containers principalement utilisés pour des trafic en provenance de l'Asie, via les ports, représentent également une part infime des poids-lourds traversant les alpes.
A l'unisson avec les « Bonnets Rouges »
Aucun mot sur la vignette poids-lourds qu’essaie de mettre en place le nouveau Ministre de l’Écologie François de Rugy. Daniel Ibanez a essayé de « noyer le poisson » quand on a évoqué son courrier du 17 octobre dernier au Ministre, au nom des « Amis de la Terre » demandant des conditions extravagantes pour la mise en mise en place d'une redevance poids-lourds, déjà mise en place dans de nombreux pays européens comme l'Allemagne, la Suisse, l'Autriche.
Aucun problème pour laisser le transport routier en position hégémonique et envoyer le trafic sur la Savoie !
La raison de cette opposition à la mise en place d'une fiscalité écologique est simple : l'objectif absolu, pour Daniel Ibanez, est de supprimer toute forme de financement du Lyon-Turin, sans vergogne, même si les conséquences sont de laisser le transport routier en position hégémonique dans nos vallées.
C'est pour cela qu'il s'est insurgé contre le financement du doublement du tunnel routier du Fréjus par les bénéfices du Mont-Blanc, le jour même où les députés Bouvard et Destot, en juillet 2015, ont proposé de rediriger ces montants vers le financement du Lyon-Turin.
Il est à noter que le comportement d'Anne Lassman-Trappier, Présidente de FRAPNA Haute Savoie, est actuellement la même alors que, présente au conseil d'administration de ce fond depuis 2012, on ne l'avait jamais entendue s'y opposer !
De même pour le président d'honneur de l'ARSMB qui, il y a quelques jours, demandait sur les réseaux sociaux au Président des autoroutes du Mont-Blanc et de la Maurienne, l'application d'un « accord de 2003 de régulation du trafic 35% au Mont-Blanc 65% sur Chambéry et la Maurienne. »
Espérons que le gouvernement ne satisfasse pas à cette demande qui reviendrait à transférer immédiatement plus de 100 000 poids-lourds en Savoie !
ANTICOR, Daniel IBANEZ et les lobbis autoroutiers.
Bien entendu, Daniel Ibanez n'a rien dit de sa visite au ministère italien des infrastructures, à Rome, le 5 juillet dernier, avec Marco Scibona, ancien sénateur non réélu du Val de Suse, nommé récemment par la Maire 5 étoiles de Turin au conseil d'administration de l'autoroute menant au tunnel routier du Mont-Blanc : préparation du doublement du tunnel routier ???
Après cette visite, les seules mesures annoncées par les nouveaux élus italiens :
- l’accélération du chantier, de 1,4 milliard d'euros, de la nouvelle ligne électrique entre l’Italie et la France, pour que cette dernière puisse exporter encore plus d'électricité nucléaire des centrales du Bugey vers Turin...
- une réflexion pour diminuer les taxes sur la gasoil et les péages autoroutiers pour les transporteurs routiers italiens.
la réalisation d'une nouvelle étude « coût-avantage » sur le projet Lyon-Turin, avec Marco Ponti connu pour faire partie du même réseau européen des lobbies autoroutiers qu' Yves Crozet et Rémy Prudhomme en France. Nul doute que la conclusion sera fortement défavorable à la nouvelle ligne ferroviaire : pour eux, le transport routier paie largement le coût de la pollution et de la congestion qu'il génère...
On ne s'étonnera pas de retrouver, une nouvelle fois ,Daniel Ibanez et Yves Crozet, à une conférence contre le Lyon-Turin, samedi prochain à Valence :
Il est à noter que, Anticor, organisateur de cette table «ronde», présente Yves Crozet comme un simple « professeur émérite à l’IEP de Lyon » et omet d'indiquer qu'il est surtout le Président du Think-Thank du plus gros lobbie routier de France : l'Union Routière de France.
Nous avons contacté le responsable d'Anticor pour :
- expliquer les conflits d’intérêts de Yves Crozet et de Daniel Ibanez sur le r-shift-r, projet présenté comme une alternative miraculeuse au Lyon-Turin avec son concept délirant de wagons motorisés montés sur vérins.
- pour lui dire qu'il était également surprenant qu'Anticor, qui prône l'éthique et la transparence, invite un responsable (Daniel Ibanez) d'entreprise (NIID à Paris à coté de l’Élysée) qui ne publie pas ses comptes.
pour lui dire également que nous espérions que soit évoqué le chantier, lancé en 2012, de la nouvelle ligne électrique entre l’Italie et la France, sachant que le poste de transformation de 10 hectares se trouve à quelques centaines de mètres de la résidence savoyarde de Daniel Ibanez et que pour cela, ni lui-même, ni Michèle Rivasi n'ont trouvé quelque chose à dire sur ce projet de 1,4 milliard d'euros.
Est-ce que cet argent n'aurait pas été plus utile au développement des énergies renouvelables qu'à la pérennisation de la centrale du Bugey pour des dizaines d'années ?
La seule réponse obtenue du responsable d'Anticor a été de nous bloquer sur tweeter...
ANTICOR et les conflits d’intérêts
Jean-Francois Roussel, ancien responsable de la gare voyageur de Modane, est présenté dans les réunions de Daniel Ibanez comme étant le garant du rajout possible de 100 trains de marchandises par jour sur la voie ferrée qui traverse Chambéry.
Bien entendu, le 11 octobre, à une réunion sur le thème des lanceurs d'alertes à Chambéry, il ne viendra pas défendre cette affirmation, mais au nom d'Anticor avec Daniel Ibanez, il viendra associer les promoteurs du Lyon-Turin à des corrupteurs. Curieux mélange des genres de la part d'ANTICOR...
En 2014, Daniel Ibanez nous avait associés au 3ème Reich !
Quand les pyromanes se font passer pour des sauveurs.
En 2013, Daniel Ibanez sous le nom « des Amis de la Terre » avait porté une première « plainte contre X pour surexposition des personnes aux émissions des moteurs diesel ».
Cette plainte, qui exploitait le désarroi des habitants des vallées et des agglomérations face aux épisodes de pollutions, ne pointait que la SNCF comme responsable de la pollution... Pas un mot sur les transporteurs routiers qui utilisent des véhicules « poubelles » ou des échappements trafiqués pour réduire encore plus les coûts... Pas un mot sur les sociétés d'autoroutes qui ne font aucune différence de péage suivant le niveau de pollution des poids-lourds... L'objectif était sournoisement d'affaiblir la SNCF, porteuse du projet Lyon-Turin, aucun autre opérateur ferroviaire n'étant d’ailleurs désigné !
Ce mardi 2 octobre, nouvelle plainte contre la pollution de l'air par les « Amis de la Terre » et toujours rien sur les sociétés d’autoroutes et les chargeurs qui privilégient la route.
Par contre, ils n'ont pas oublié leur combat contre la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin en demandant « la relance du fret ferroviaire en France sur les lignes existantes ».
Pas un mot de soutien pour le nouveau Ministre de l’Environnement DE RUGY qui bataille contre le Ministre des Finances Le Maire pour la mise en place d'une vignette poids-lourds ! On comprend mieux la démission de Nicolas Hulot avec ces « amis » de l'écologie.
Des cosignataires à la plainte connus pour avoir permis le développement de la route en combattant le rail.
« Les Amis de la Terre » des Landes, qui ont combattu et obtenu l’abandon de l'autoroute ferroviaire atlantique au motif des 300 millions d'euros en la désignant comme un grand projet inutile et imposé, ont été bien silencieux quant à l'accueil du trafic poids-lourds par Cofinroute qui a élargi sur 100 km l'autoroute A10 entre Poitiers et Tours, pour 1 milliard d'euros, financé par l’État via une rallonge de concession.
Également, l'association « Fracture » qui a obtenu le renvoi aux calandres grecques (avec le soutien appuyé du président du TT de l'Union Routière de France Yves Crozet) du contournement ferroviaire de Lyon, s'étonne désormais qu'à sa place, une nouvelle autoroute va être crée entre l'A432 ( Saint-Exupéry) et l'A46, avec en prime l'élargissement de cette dernière pour plus d'un milliard d'euros !