Élargissement de l'autoroute A43 : un oui sous condition du commissaire-enquêteur.
Notre demande répétée d'une réduction à 110 km/heure a été entendue.
Si le commissaire enquêteur a donné un avis positif à ce projet, nous saluons néanmoins ses six recommandations et surtout la réserve imposée à sa réalisation : réduction de la vitesse à 110 km/heure entre le tunnel de l'Épine et l'échangeur de la Motte-Servolex dans les deux sens de circulation.
Il précise que la «réserve s'imposant au projet à moins que les services de l’État, en l’occurrence, le ministère de l'Écologie, du Développement Durable, de l’Énergie et la Direction des Routes, ne s'opposent à cette mesure par un avis circonstancié et formel.»
Nous espérons que, si la Ministre de l'écologie s'oppose à la réserve du commissaire enquêteur, le Maire de la Motte-Servolex qui n'a fait aucune objection à ce projet et émis juste un vœu pieux pour une réduction de la vitesse, conteste au moins cette décision immédiatement devant le Tribunal Administratif.
Cette réduction de vitesse permettra de réduire la pollution et les nuisances sonores tout en augmentant la sécurité.
Reste que pour nous, une simple limitation de vitesse ainsi qu'une interdiction de doubler pour les poids lourds auraient suffi à la sécurité : les 17 millions d'euros auraient pu être attribués à des projets plus respectueux de l'environnement et la disparation de 4 hectares de terres agricoles (1 hectare pour 1 km d'élargissement) aurait pu être évitée.
Notre objection en raison de la dangerosité du projet est avérée.
Nous saluons également la réduction de 400 mètres sur la longueur de l'élargissement. Comme nous l'avions indiqué dans notre avis, la fin de l'élargissement en plein virage rendait ce projet dangereux.
Suppression bienvenue de l'accès de secours de Montaugier pour justifier le projet.
Dans son rapport, le commissaire enquêteur indique que l'aménagement d'un nouvel accès, en amont, au PK85 supprimera et remplacera l'accès de Montaugier : cette information, pourtant primordiale, ne figurait pas dans le dossier d’enquête ! Aucune information sur la raison de cette suppression n'est indiquée dans le rapport. L'accès existant qui se situe juste à l'entrée du tunnel est idéalement placé. Le projet de l'accès en amont demande, lui, la création d'une bande d'arrêt d'urgence...
Ce projet d'élargissement, au moins pour sa partie haute, serait-il encore justifié
sans cette suppression providentielle ?
Pour des raisons de sécurité, il faut interdire la suppression de l'accès de Montaugier.
Que se passera-t-il en cas d'accident dans le tunnel et d'un sur-accident en amont (camion en portefeuille, carambolage)? Comment les secours vont-ils pouvoir accéder au tunnel ?
Pas de vision d'une politique générale des transports : seulement l'intérêt financier des sociétés d'autoroutes.
Le commissaire enquêteur trouve que la critique faite à AREA, dans notre avis, de ne pas avoir tenu compte de la ligne Lyon-Turin dans ses projections d'augmentations de trafic est « un peu biaisée ».
Nous trouvons cette remarque surprenante. Nous attendons justement de l’État d'avoir une politique cohérente sur les différents projets d’infrastructures ferroviaires et autoroutières. A quoi sert de réaliser une enquête publique si celle-ci n'inclut pas une vision globale des déplacements ?
Nous trouvons d'ailleurs inacceptable les dénigrements du projet Lyon-Turin Ferroviaire, de la part d'AREA, dans le dossier, même si nous comprenons bien que ce projet concurrent réduira leur faramineuse rentabilité !
17M€ financés par les usagers et non par AREA.
AREA ne supporte en rien la charge financière de l'élargissement. La précédente Ministre Nathalie Kosciusko-Morizet a accordé des augmentations supplémentaires des péages par rapport à la réglementation pour financer l'élargissement.
Si ces 17 M€ avaient été affectés à la diminution du trafic poids lourds par la réalisation de la plate-forme de ferroutage à Grenay, à la sécurisation de la VRU et à l'agrandissement du parking d'échange pour le covoiturage, nulle doute que les usagers de la A43 s'y retrouveraient encore plus...
Ce n'était pas, à priori, la priorité de la Ministre !
La première pierre du contournement autoroutier de Chambéry ?
Nous regrettons que le commissaire enquêteur n'est pas accepté notre requête qui était de montrer la superposition de l'échangeur prévu dans la variante ouest du CAC avec ce projet d'élargissement : l’objectif véritable de ce projet aurait sauté aux yeux de tous !
Toutefois, nous le remercions d'avoir admis dans son rapport que « de nombreux éléments sont troublants » et laissent à penser que le projet d'élargissement ne représente « qu'un maillon d'une chaîne beaucoup plus importante » « Fréjus, élargissement de l'A43 à la Tour du Pin, tergiversation sur le Lyon-Turin, volonté de réduire le trafic poids lourds au mont-Blanc et à Vintimilles » et d'avoir interrogé AREA sur ces suspicions .
Nous sommes sidérés par les réponses d'AREA : des prévisions de trafic à géométrie variable !
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A la question du commissaire-enquêteur « le projet fait-il partie d'un programme plus général d'élargissement de l'autoroute ? »
AREA répond : « il ne se justifie pas au regard des prévisions de trafic »
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A une question sur le Lyon-Turin , AREA indique :
« la réalisation de cette ligne prendra au moins 10 ans ( Lyon-Turin ferroviaire ) et il sera trop tard pour augmenter la capacité de l'autoroute dont le trafic actuel nous pose déjà d'énormes problèmes pour allonger la voie VSL et réaliser la BAU. »
oubli de la plate-forme de ferroutage de Grenay !
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AREA indique aussi :
«Qu'actuellement, environ 5000 camions passent tous les jours devant la Motte-Servolex et que ce n'est pas demain que l'on disposera d’infrastructure capable de mettre des milliers de camions sur le rail »
Nous faisons remarquer à AREA que, si effectivement, seul le Lyon-Turin ferroviaire sera à même de pouvoir mettre plusieurs milliers de camions sur le rail dans une douzaine d'années, le projet de la plate-forme de ferroutage à Grenay permettra d'y mettre déjà quelques centaines de camions ! Et cela plus rapidement que les élargissements d'autoroutes si la volonté politique se manifeste.