Enquête publique sur la DTA :non au passage à 2x2 voies de la VRU pour financer le CAC
Rappel :
La Directive Territoriale d’Aménagement (DTA) des Alpes du Nord fixe les principaux objectifs de l’Etat en matière de localisation des grandes infrastructures de transport et des grands équipements, ainsi qu’en matière de préservation des espaces naturels, des sites et des paysages.
Enquête Publique jusqu’au 21 mai 2010
La DTA des Alpes du Nord est actuellement soumise à Enquête Publique jusqu’au 21 mai 2010. Le dossier peut être consulté en mairie de Chambéry et d’Aix les Bains.
Un gros progrès par rapport à celle qui avait été lancée pour la pseudo-galerie de sécurité du Fréjus, le dossier est aussi consultable sur Internet à http://www.dta-alpesdunord.fr/ .
Mais, qui le sait ? En effet :
L’omerta continue
Force est de constater que, dès l’élaboration du texte, le citoyen a été soigneusement tenu à l’écart. En 2008, la préfecture de Savoie a bien organisé une réunion publique. Celle-ci s’est déroulée dans une quasi-clandestinité, quelques personnes seulement était présentes.
Comment comprendre que la préfecture, avec les moyens humains et techniques dont elle dispose, ne soit pas capable de faire mieux que notre association, animée uniquement par des bénévoles qui, lorsqu’elle organise ce type de réunion, parvient à déplacer 300 à 600 personnes ?
Pour remédier à cette situation, nous avions demandé l’organisation d’une vraie réunion d’information. Sans succès…
Le bassin Chambéry-Aix fait-il partie des Alpes du Nord ?
Malgré l’importance du sujet, il n’y a à ce jour pratiquement aucune contribution des collectivités du bassin chambérien. On ne relève que :
- Métropole Savoie qui a demandé la suppression du projet « Contournement Autoroutier de Chambéry » mentionné page 42, Ceci mérite nos remerciements
- La région Rhône-Alpes qui demande que sa position défavorable sur les autoroutes nouvelles soit prise en compte par la DTA. C’est bien !
- La Chambre d’Agriculture qui demande qu’une disposition soit insérée pour « limiter le passage des projets routiers et autoroutiers de contournement d’agglomération dans les zones agricoles structurées et homogènes ». Position qui pose question : ne serait-ce pas du « Surtout pas chez moi, pourquoi pas chez les autres » ?
A quoi sert de réaliser un contournement autoroutier si l'objectif n'est pas d'augmenter les trafics ?
« Intégrer les projets d’infrastructures de contournement d’agglomération dans une réflexion globale visant à ne pas augmenter les trafics »
L’intention est louable, mais chacun sait que toute nouvelle infrastructure routière entraîne automatiquement une augmentation des trafics.
Les textes sont parfois très ambigus
On relève :
« Aucune augmentation des capacités routières de franchissement des Alpes ne sera réalisée, à l’exception des projets d’utilité publique à la date d’ouverture de l’enquête publique de la DTA et de ceux dont la réalisation répond aux objectifs de l’article 7.2 du protocole transports de la Convention Alpine, notamment les itinéraires de contournement d’agglomération ou de conurbation »
La marge de manœuvre est donc très large.
Par contre, ils sont quelquefois d’une limpide clarté
« Le schéma de voirie devra notamment prévoir le réaménagement des voies qui se trouveront délestées du trafic d’échanges et de transit, afin de contribuer à une diminution globale des trafics dans les agglomérations considérées »
En clair, dans le cas du Contournement de Chambéry, il s’agira, pour augmenter le trafic sur ce tronçon, de réaménager la Voie Rapide Urbaine.
La DDE, dans son étude de 2005 a d’ores et déjà donné la solution : la VRU sera réduite à 2 x 2 voies. Les prévisions sont faites, adopter une telle disposition permet de faire passer le trafic sur le CAC de 13 000 à 25 000 véhicules/jour.
Ceux qui traversent Chambéry par la VRU, à plus de 80 % des locaux ( par exemple, un salarié de Technolac habitant à Chignin), auront le choix entre :
- emprunter le contournement payant ( au moins 3 euros par passage)
- emprunter la VRU gratuite, mais aussi patienter dans les bouchons générés par la réduction du nombre de voies de circulation
- emprunter et encombrer les rues des cités parallèles à la VRU
Ainsi sera provoquée la saturation de la VRU (et de l’agglomération), alors que le projet CAC a été élaboré pour éviter cette situation.
Et c’est bien l’usager savoyard qui apportera la plus grosse contribution au financement et à la rentabilisation du CAC.
Nos préconisations
Notre association s’est toujours prononcée pour la promotion et le développement des alternatives de transports durables.
Elle demande donc :
- l’abandon définitif du projet de Contournement Autoroutier de Chambéry
- le développement accéléré des TER ( la voie historique, aménagée, pourrait donner la priorité à ce type de transport)
- la mise en place plus rapide et plus efficace de transports en commun à haut niveau de service ( au sein des agglomérations et sur l’axe Albens - Montmélian, Les Marches)
- la mise en chantier immédiate du Lyon-Turin dans sa double composante fret-voyageurs. Toutefois, sur ce point, notre association considère que si une priorité doit être établie, celle-ci doit être accordée au fret selon un schéma conforme au projet initial.
Contribution à l'enquête publique
Notre association demande à ce que le texte suivant soit aussi inclus dans la DTA :
- Aucune réduction des voiries gratuites, qui obligerait les usagers à emprunter un contournement payant à cause d'une capacité devenue insuffisante, ne devra être réalisée.
- Les réductions de voiries devront être mise en place dès que des moyens de transport, respectueux de l'environnement, attractifs et performants seront capables d'absorber aussi bien le trafic local que le trafic international.
L’objectif visé par la DTA, « Favoriser un report des transports des personnes et des marchandises vers les modes les plus respectueux de l’environnement » sera ainsi atteint.