Réunion du 5 février sur le Lyon-Turin : Chantier du siècle mais quel siècle
Samedi 5 février dernier, une réunion sur le Lyon-Turin à l'initiative du CER de la SNCF
a réuni près de 300 personnes à Saint Jean de Maurienne.
Des questions ont été posées par une trentaine de personnes de l'assistance
aux élus présents (MM Bouvard et Besson),
à l'organisateur Antoine Fatiga,
au commissaire du gouvernement Italien sur le Lyon-Turin Mario Virano,
aux représentants du Lyon-Turin Ferroviaire, du tunnel du Fréjus et de la DREAL.
Galerie de sécurité du Fréjus : les associations avaient raison
Michel Bouvard a bien confirmé que la galerie de sécurité serait utilisable en un deuxième tube de circulation à une voie. Il s'est engagé à s'opposer à cette utilisation tant que le Lyon-Turin ne serait pas lancé de manière irréversible. Selon-lui, il sera aidé par la Convention Alpine qui stipule qu'aucune augmentation de capacité routière ne peut être réalisée pour la traversée des Alpes. Nous remercions Michel Bouvard de sa franchise tardive !
Notre commentaire :
Lors de l’enquête publique, les auteurs des 936 contributions (sur 938) qui se sont opposés, non à la galerie de sécurité elle-même, mais à son diamètre pharaonique, considérant que la transformation en un deuxième tube de circulation était programmée, émettaient des craintes parfaitement justifiées.
Si le dossier avait été honnête, les conclusions du Commissaire Enquêteur auraient été certainement différentes.
De même, le référé introduit par les associations ne se serait sans doute pas conclu sur un non- lieu.
Les politiques locaux, présents au conseil d'administration, n'ont pas rempli leur rôle.
Redevance Poids Lourds : pas de réponse pour la Savoie
Nous avions été stupéfaits d'apprendre que le Conseil Général de Haute-Savoie demandait à ce que la redevance Poids Lourds ne s'applique pas dans son département. C'est une décision rétrograde, à l'inverse de celle appliquée par d'autres pays comme l'Allemagne et la Suisse. Sans même parler des coûts environnementaux absents du projet français de redevance Poids Lourds, il n'est pas normal que le transport routier ne paye pas les coûts réels des infrastructures qu'il utilise.
A la question de savoir si le Conseil Général de Savoie allait, lui aussi, maintenir cette concurrence déloyale, entre le rail et le transport routier, il n'y a eu aucune réponse.
Nous sommes d'ailleurs très étonnés du silence, sur ce point fondamental, des opposants au Lyon-Turin.
Cela permettrait, pourtant et par exemple, d'éviter de voir des champignons des Pays Bas dans nos hypermarchés alors que nous en produisons localement.
On peut d'ailleurs s'interroger plus globalement sur cette politique du transport routier «low cost» :
(Reportage par «Envoyé Spécial» de France 2 sur «les nouveaux esclaves de la route» http://envoye-special.france2.fr/les-reportages-en-video-2969-les-nouveaux-esclaves-de-la-route.html
Accès français du Lyon-Turin : priorité au TGV et non au Fret ?
Nous avons regretté que, dans l'exposé préalable du projet, de M. Besson, le nouveau phasage des accès français du Lyon-Turin ( Lyon-Saint-Jean de Maurienne) n'ait pas été expliqué plus en détail.
Plusieurs millions d'euros ont été débloqués par l'AFITF (agence gouvernementale) l'an dernier, sur ce nouveau projet, sans qu'aucun politique local ne juge utile d'en informer ses concitoyens, pas plus que les associations qui s’intéressent à cette problématique.
Nous pensons que, si les tunnels de Chartreuse et de l'Epine ne peuvent être réalisés simultanément comme cela était prévu dans la convention de 2007, la priorité doit être accordée à un tunnel mixte sous Chartreuse, permettant, d’une part, au Fret de ne pas avoir à passer dans Chambéry ( à 30 km/h) , d’autre part, à l'intégralité des TER et TGV de la SNCF d’irriguer Chambéry et Aix les Bains.
Déliquescence de l’État ?
Le représentant de l’État a été interpellé sur les plateformes de ferroutage, dans la région lyonnaise, annoncées par le ministre des Transports il y a 4 ans.
Nous avons été stupéfaits d'entendre celui-ci répondre que le choix n'était toujours pas fait, et que les industriels décideraient, in fine, de leur emplacement.
Nous conseillons à nouveau de regarder le reportage d' «envoyé spécial» pour prendre conscience de ce qui pourrait se dessiner si nous les laissons faire le choix de notre avenir.
http://envoye-special.france2.fr/les-reportages-en-video-2969-les-nouveaux-esclaves-de-la-route.html
Leyment et Porte-les-Valences prêtes à accueillir le ferroutage
Parmi les 30 intervenants, le Maire de Leyment (à coté d'Ambérieu) est venu proposer que les 117 hectares de l'ancienne base militaire soient utilisés pour la plateforme de ferroutage.Un élu de Porte-les-Valences s'est aussi porté candidat pour une deuxième plateforme au sud de Lyon. Celle-ci présenterait comme avantage de pouvoir être jumelée avec le port fluvial sur le Rhône et ainsi de soulager le trafic de l'A7.
Nous demandons que les augmentations royales accordées aux sociétés d'autoroutes ne soient pas utilisées pour agrandir les autoroutes à deux fois trois voies entre Chambéry et la Tour du Pin, ni pour construire d’immenses parkings dortoirs, mais qu’elles servent à créer un échangeur à Ambérieu pour alimenter cette plateforme.
Nous sommes surpris que certains, qui militent contre le Lyon-Turin, mais pour l'utilisation de la ligne historique conçu à l'époque (1856) des premières locomotives à vapeur ne réclament pas la mise en œuvre immédiate de ces plateformes de ferroutage.
Pour la transformation de la Savoie en couloir à camions ?
Il est surprenant qu'une association de la Motte-Servolex, qui avait tenté de nous «aider», dans notre combat contre le contournement autoroutier et sur la promotion de ses alternatives, milite désormais pour un abandon du Lyon-Turin !
Leur site, Avenir Transport Savoie, répond désormais aux abonnés absents et sur leur blog, le lien vers notre site internet a été supprimé, ce qui augure mal le débat démocratique qu'ils prétendent porter.
2014 : l'année de tous les dangers :
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la galerie de sécurité du Fréjus sera terminée, peut-être déjà transformée en voie de circulation
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la première tranche à 2X3 voies de l'A43 entre La Tour du Pin et Chambéry sera terminée
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la libéralisation complète du cabotage ( avec la bénédiction du gouvernement français) sera effective. http://envoye-special.france2.fr/les-reportages-en-video-2969-les-nouveaux-esclaves-de-la-route.html
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le Lyon-Turin ne sera peut-être pas encore mis en chantier, puisque l’État persiste à privilégier le tout-routier
Tous ces éléments auront pour conséquence le retour au premier plan du Contournement Autoroutier de Chambéry . D’aucuns ne manqueront pas alors d’affirmer que sa réalisation, la plus rapide possible, est indispensable.