Laurent Wauquiez : le Président du Bla-Bla et de l’inaction ?
L’an dernier, durant la compagne des régionales, il ne se passait pas une semaine ou Laurent Wauquiez fustigeait l’opposition de la candidate d’EELV et des Mélenchonistes au projet de nouvelle ligne ferroviaire voyageur et marchandise entre Lyon et Turin.
Il ne cessait de répéter, avec raison, que le Lyon-Turin était la seule solution pour éviter la pollution d’un million de camions dans nos vallées.
Depuis qu’il a été réélu le 27 juin, ce sujet a complétement disparu lors de ses apparitions dans notre Région. Manifestement, la perspective d’avoir un tunnel de base opérationnel autour de 2030 sans accès pour l’alimenter ne l’inquiète pas le moindre du monde.
Laurent Wauquiez : le Président du Bla-Bla et de l’inaction ?
Ce grand « communiquant » n’a même indiqué s’il avait répondu au préfet de Région le 14 janvier dernier qui avait demandé à tous les grands élus de la Région de se prononcer sur le scénario à prioriser pour les accès du Lyon-Turin.
A la lecture du rapport du Comité d’Orientation des Infrastructures paru le 16 mars dernier, on sait également que c’est un des seuls Présidents de Région qui n’a pas daigné rencontrer le comité. On ne s’étonnera donc pas des conclusions catastrophiques dans le rapport pour notre région.
https://www.ecologie.gouv.fr/conseil-dorientation-des-infrastructures-coi
Valérie PECRESSE, Alain ROUSSET, Carole DELGA, des Présidents qui se battent pour leur Région
Ces dernières semaines ont permis de mettre en évidence le travail des autres présidents de Région qui, eux se décarcassent pour faire avancer les dossiers ferroviaires de leur territoire.
Depuis 10 ans, Jean-Paul Huchon et Valérie Pécresse, les présidents successifs de la Région Ile de France, pourtant pas beaucoup plus peuplé que la Région AURA (12 millions contre 8), ont soutenu sans faille, sans aucune pause et sans aucune mise au rabais, le projet de 35 milliards d’euros du métro du Grand Paris, le projet de 5 milliards de la nouvelle ligne du RER EOLE, les 2 milliards du métro Express Paris-Aéroport Charles de Gaulles.
En Région Aquitaine et Occitanie, les deux présidents de Région, Alain ROUSSET et Carole DELGA viennent d’obtenir le plan de financement pour une mise en service entre 2030 et 2034 pour les 14 milliards de la LGV Toulouse-Bordeaux-Espagne ainsi que pour les 2 milliards de la nouvelle ligne mixte voyageurs et marchandises Montpellier Béziers.
Idem pour la Région PACA, ou l’enquête publique de la première phase de la LGV Marseille-Nice à 2 milliards d’euros a été lancée en début d’année pour une mise en service prévue en 2032.
Tous ses grands projets vont permettre de concurrencer effacement l’avion (d’après Greenpeace, Paris-Milan, Paris-Toulouse, Paris-Nice font partie des 6 lignes aériennes les plus fréquentées en Europe), de libérer de la capacité pour permettre la mise en place des projets de RER autour des métropoles et des agglomérations, et en particulier pour le Lyon-Turin et pour la ligne mixte Perpignan-Montpellier, de permettre un report modal massif des poids-lourds vers le rail
Depuis son l’élection de Laurent Wauquiez en 2015, rien de significatif n’avance pour le ferroviaire en AURA :
On notera juste la bonne mise en service du Leman Express en 2019, qui avait été lancé en 2008.
Mais rien pour le doublement de la ligne entre Annecy et Aix les Bains pourtant signé par son prédécesseur dans le contrat de plan Etat Région en 2015.
Dans le même temps, pour un montant équivalent, la société d’autoroute AREA a élargi une portion de l’A41 à Annecy et s’apprête à finaliser les travaux pour le doublement de l’échangeur autoroutier de Chambéry Nord.
Depuis 2016, 20 millions d’euros pour le développement du ferroutage dorment dans la caisse de la Région.
En 2016, Patrick Mignola, à l’époque vice-président au transport de Laurent Wauquiez avait fait voter 20 millions d’euros pour une plateforme de chargement des poids-lourds au milieu de nulle part au nord d’Ambérieu pour « saturer » la ligne historique qui traverse les agglomérations d’Aix les Bains, de Chambéry et chemine sur les rives du lac du Bourget.
http://aurassemblement-elus.fr/felicitons-patrick-mignola-positions-lyon-turin/
Dans leur réponse au préfet en ce début d’année, aucun élu à notre connaissance n’a soutenu ce projet et au contraire, ont voté dans une très grande majorité pour le scénario Grand Gabarit prévoyant une plateforme de chargement au sud de l’Aéroport Saint Exupéry, au plus près des zones industrielles lyonnaises et de la zone logistique de Saint Quentin Fallavier, la plus grande de France.
On attend donc de Laurent Wauquiez qu’il investisse rapidement cet argent dormant depuis 6 ans dans la réalisation de cette plateforme. En attendant la réalisation du Lyon-Turin, on ne doute pas du soutien total et enthousiaste d’Éric Piolle pour que les trains passent par la ligne historique qui traversent sa ville de Grenoble.
Pour une plateforme de chargement des poids-lourds novatrice et d’excellence
Au lieu de subventionner lourdement l’achat de SUV de luxe (70 000 euros sans les options) coréens ou japonais à Hydrogène avec des stations à plusieurs millions d’euros chacune, on aurait préféré que Laurent Wauquiez conduise un projet novateur et d’excellence pour une plateforme de chargement des poids-lourds avec des tracteurs de remorques et de containers à zéro émission entre les entrepôts et la plateforme de chargement.
https://www.lesechos.fr/pme-regions/auvergne-rhone-alpes/un-an-et-une-station-pour-le-plan-hydrogene-de-wauquiez-1183010
Pour une prise de participation dans la future plateforme multimodale à Rungis.
On salut la mobilisation de nombreux acteurs pour la relance du train des primeurs entre Perpignan et Rungis. Dans leur lancée, le marché de Rungis a lancé un appel d’offre pour une nouvelle plateforme multimodale. Pourquoi la région AURA ne participerait-elle pas également pour diminuer le trafic routier entre Rungis et l’Italie qui transite aujourd’hui dans nos vallées ?
https://trm24.fr/le-marche-de-rungis-developpe-un-ambitieux-projet-multimodal/
Pour une réalisation des accès complet au Lyon-Turin conformément à la Déclaration d’Utilité publique de 2013
- On se félicite que la grande majorité des élus se soient prononcés en ce début d’année pour la priorité à la phase Grand Gabarit pour deux raisons
- Cette phase est la plus longue à réaliser, Il est effectivement extrêmement urgent de le lancer immédiatement pour permettre un report massif des poids-lourds sur le rail à l’ouverture du tunnel de base en 2030 et également libérer la ligne historique pour le développement des trains du quotidien.
- Contrairement aux affirmations encore une fois délirante de Daniel Ibanez, les tunnels à grand gabarit ne sont pas prévus pour faire passer des chars d’assaut sur la voie ferrée, mais pour permettre le chargement des poids-lourds sur des wagons standards comme en Suisse et sous la Manche, ce que ne permettent pas les lignes historiques au gabarit GB1.
Néanmoins, comme l’indiquaient les 13 commissaires de l’enquête publique en 2012, « Le projet tel que précisé, n’est pas divisible. Il ne correspond à ses finalités et ne répond à ses objectifs que par la réalisation effective de ses deux phases. Réaliser uniquement la « phase 2 » comme il l’a parfois été suggéré, dénaturerait profondément le projet, et en tout état de cause, ne correspondrait pas au projet soumis à l‘enquête publique. »
Laurent Wauquiez est-il aussi pour conserver la ligne voyageur la plus lente de France entre Chambéry et Saint André le Gaz pour les Italiens, les Anneciens, les Savoyards désirant aller à Lyon ou à Paris ?
On déplore vivement par contre qu’Emilie Bonnivard, comme Florent Maitre à Aix les Bains, se soit prononcé pour le doublement de la voie ferrée historique entre Saint André le Gaz et Chambéry au lieu de la réalisation de la nouvelle ligne sous Dullin-l ’Epine dans le cadre des accès voyageurs au Lyon-Turin. Cette ligne du 19° siècle est limitée à 90 km/heure en raison de sa sinuosité, son doublement ne servira qu’à faire passer au ralenti quelques TGV supplémentaires et sera une catastrophe pour la desserte de l’avant pays savoyard car les travaux de ce doublement, même partiel, nécessiteront une coupure de la ligne pendant plusieurs années.
Il serait catastrophique pour notre Région de na pas saisir l’opportunité d’un financement à 50% par l’Europe. Les 750 millions restant pourraient être financé entièrement par les bénéfices du tunnel routier du Mont-Blanc qui servent actuellement à financer le doublement du tunnel routier du Fréjus (20 M€ pendant 30 ans) et par les 200 millions d’euros que s’apprêtent à gaspiller SNCF Réseau pour le doublement partiel entre Saint-André-le- Gaz et Chambéry.
L’intérêt de cette nouvelle ligne à 200 km/heure est énorme, elle permettra de :
- Provoquer un changement d’habitude radical pour les déplacements du quotidien entre Annecy, Aix Les Bains et Chambéry vers Lyon, la voiture devient bien moins attractive.
- De renforcer l’attractivité des TGV entre Milan, Turin et Paris ou en période « normal », plus de 20 vols passent au-dessus des Alpes chaque jour dans chaque sens.