Relance du projet de Contournement Autoroutier de Chambéry
Manifestement, le maire de Chambéry, Michel Dantin et sa première adjointe au Transport, Josiane Baud sont prêts à tout pour éviter qu’on parle de l’échec de leur plan de circulation qu’ils qualifiaient de révolutionnaire en 2015... (voir article du DL ci-joint) .
Comme ils le promettaient régulièrement depuis longtemps, Michel Dantin et Josiane Baud ont fait inscrire dans le nouveau « Plan Local d’Urbanisme Habitat et Déplacements » un chapitre demandant la relance du projet, d’un milliard d’euros, du contournement autoroutier de Chambéry...et on réussi à le faire voter, sans grande opposition, par une majorité d’élus de l’agglomération le 21 février dernier !
L’objectif est simple : éviter de parler de l’échec de leur plan de circulation « révolutionnaire » et faire croire que la solution miraculeuse à tous les problèmes de déplacement dans l’agglomération de Chambéry est la réalisation d’un contournement autoroutier pour, au moins, un milliard d’euros.
Pourtant, ces deux élus savent très bien qu’il faut choisir entre le projet de contournement autoroutier et les accès au Lyon-Turin ! Les conclusions des études du ministre Jean-Louis Borloo (voir document ci-joint), en 2010, démontraient que ces deux projets étaient parfaitement concurrents.
Ressusciter ce projet de contournement autoroutier (abandonné en 2014), le jour même où le mouvement populiste italien 5 Étoiles a essayé de bloquer les appels d’offres du Lyon-Turin, relancer ce projet de contournement autoroutier quelques jours avant l’examen au parlement et au sénat de la loi d'orientation des mobilités est un acte irresponsable pour l’avenir de Chambéry et de la Maurienne…
Par cette action, ils sapent le travail de nombreux élus et associations qui se battent, en ce moment même, pour que les accès au Lyon-Turin ne soient pas relégués aux calendes grecque conformément à la demande de l’ancien maire et député de Caen, Philippe Duron, dans son rapport sur les projets d’infrastructures remis l’an dernier à la ministre des Transports. Cet acte irresponsable laisse la priorité aux projets autoroutiers et engage la transformation définitive de la Savoie en un couloir à poids-lourds !
De plus, cette demande donne des arguments aux opposants au Lyon-Turin comme les haut-fonctionnaires de Bercy et Yves Crozet de l’Union Routière de France.
Pour rappel, les premiers fustigent toujours chaque euro dépensé dans le ferroviaire, mais le bradage des autoroutes en 2006 d’au moins 10 milliards d’euros ne leur a suscité que quelques lignes en bas de page d’un rapport de la Cour des Comptes.
Des conséquences dramatiques :
- La ligne ferroviaire historique qui traverse Aix-les-Bains et Chambéry supporterait, ad vitam æternam, un trafic fret important pour alimenter le tunnel de base du Lyon-Turin : cela condamnerait définitivement la mise en place d’un RER dans le bassin de vie Aix/Chambéry/Montmélian en interdisant la réouverture des gares de Chignin, des Landiers, de Voglans et d’Alpespace.
- Les habitants du nord et du sud de l’agglomération de Chambéry seraient condamnés à payer un péage de plusieurs euros pour pouvoir se déplacer de l’autre côté de Chambéry. Les documents de la DDE, en 2004, indiquaient la nécessité de réduire la VRU à deux fois deux voies afin de la saturer aux heures de pointe et, ainsi ,obliger les automobilistes à passer par le contournement autoroutier payant.
- La rentabilité du tunnel de base du Lyon-Turin serait fortement remise en cause par la concurrence forte qu’il subirait avec ce couloir à camion autoroutier.
Nous espérons donc que les députés voteront des orientations précises :
- Le gel de tous les projets autoroutiers en Pays de Savoie concurrents au Lyon-Turin
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contournement autoroutier de Chambéry,
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élargissement de l’autoroute A43 entre la Tour du Pin et Chambéry sans lequel le contournement autoroutier ne servira pas à grand-chose,
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doublement du tunnel routier du Mont-Blanc et du tunnel d’Orelle en Maurienne,
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doublement du viaduc du Charmaix
- L’abandon de tout rallongement des concessions autoroutières pour financer les projets autoroutiers ci-dessus afin d’utiliser les bénéfices pharamineux des sociétés autoroutières pour financer, entre autre, les accès au Lyon-Turin.
- La mise en place d’une euro vignette poids-lourds comme indiqué dans le rapport Destot Bouvard qui permettra de faire payer au transport routier, y compris étranger, la pollution et la congestion qu’il génère sur notre territoire.
- L’orientation des bénéfices de l’autoroute du Mont-Blanc vers le projet ferroviaire Lyon-Turin, au lieu de financer le doublement du tunnel routier du Fréjus. Celui-ci doit l’être par des augmentations des péages pour les poids-lourds comme vient de le réaliser le gouvernement italien avec une augmentation de plus de 6 % des autoroutes entre Turin, le tunnel du Mont-Blanc et le tunnel du Mont-Cenis.
- L’engagement du maintien d’un partage équitable du trafic poids-lourds entre le Mont-Blanc et le Fréjus, alors que la mise en service du doublement du tunnel routier du Fréjus va arriver dans quelques mois et qu’un responsable des associations du Mont-Blanc, Simon Metral, commence déjà à réclamer, dès aujourd’hui, un partage du trafic poids-lourds, plus vraiment équitable, à un tiers pour Chamonix, deux tiers pour Chambéry et la Maurienne.
Analyse du projet de contournement autoroutier de Chambéry par le Ministère en 2010