Fabienne Grebert et Jean-Luc Mélenchon veulent supprimer 75% des TER sur Chambéry. Lesquels ?
Fabienne Grebert et Jean-Luc Mélenchon veulent supprimer 75% des TER sur Chambéry. Lesquels ?
Ceux provenant de la Maurienne, de la Tarentaise, d’Annecy, de Genève, de Culoz, de l’Avant Pays Savoyard, de Lyon, de Grenoble et de Valence ?
C’est ce qu’on aimerait bien savoir, vu que c’est la conséquence inéluctable du programme présidentiel de Jean-Luc Mélenchon, reprise en pire des affirmations extravagantes des leaders des opposants au Lyon-Turin Daniel Ibanez et Eric Piolle.
Pour Daniel Ibanez, pas besoin du Lyon-Turin, on peut rajouter immédiatement 100 trains de marchandises par jour dans Chambéry pour enlever 700 000 poids-lourds par an de la route
En 2015, Daniel Ibanez affirmait dans le Monde en 2015 qu'à la place du Lyon-Turin, pour les trains de marchandise « on pourrait en mettre 100 de plus, soit, à raison de 20 camions par train, 2 000 par jour et quelque 700 000 par an » sur la ligne historique qui passe dans Chambéry.
Pour Eric Piolle, on peut rajouter immédiatement 100 trains de marchandises par jour dans Chambéry mais aucun dans sa ville de Grenoble. On ne sait toujours pas pourquoi !
Pour Fabienne Grebert, il faut charger un maximum de poids-lourds sur le train, mais pas à Lyon ou à Paris au plus proche des centres industriels et des zones logistiques, mais à Ambérieu, au milieu de nul part. Juste pour interdire les poids-lourds au tunnel du Mont-Blanc et les renvoyer en Savoie ?
Pour Jean-Luc Mélenchon, c’est carrément un million de poids-lourds par an que l’on peut enlever sans délai.
Jean-Luc Mélenchon, dans son programme présidentiel de 2022, a lui carrément arrondi « au million le nombre le nombre de camions entre la France et l’Italie » qu’il serait possible de mettre « sans délai » sur la ligne SNCF historique, ce qui ferait, selon la règle de Daniel Ibanez, 140 trains supplémentaire de marchandise par jour dans Chambéry
https://melenchon2022.fr/livrets-thematiques/transports/
Il passe déjà 150 trains par jour dans Chambéry. Le rajout de 140 trains est-il possible ?
Manifestement, Jean-Luc Mélenchon n’a jamais posé la question aux associations d’usagers, aux syndicats de cheminots et à SNCF Réseau.
Comme nous, depuis 10 ans, les associations d’usagers, les syndicats ne cessent d’affirmer, qu’en regard du trafic TER et TGV aujourd’hui sur Chambéry, la capacité de la ligne historique du 19° siècle est incapable d’assurer un report modal massif des poids-lourds sur le rail à la différence du projet Lyon-Turin.
Le 7 décembre dernier, lors d’une réunion de l’observatoire de la saturation des accès alpins, SNCF Réseau a indiqué précisément la capacité maximum de la ligne en la saturant jour et nuit :
- En gardant le trafic actuel de TER et de TGV, en prévoyant juste la réouverture de la gare à Chignin, et avec un prérequis de 600 millions d’euros de travaux, SNCF Réseau a indiqué que la capacité fret maximum de la ligne en provenance d’Ambérieu était juste de 79 trains par jour. Il passe aujourd’hui autour de 25 trains de marchandises par jour, ce qui donne l’ajout théoriquement possible de 54 trains de marchandises par jour, principalement la nuit et en dehors des heures de pointe en journée.
A noter que, Daniel Ibanez, présent à cette réunion, n’a pas contesté ces chiffres, et a uniquement demandé si la réouverture de la gare de Chignin était vraiment opportune, ce qui démontre encore une fois l’absence total d’intérêt de ces opposants pour les trains du quotidien des Savoyards
Pour faire passer 140 trains supplémentaires de marchandises dans Chambéry sur une ligne qui ne peut en accepter qu’une cinquantaine de plus, il va donc falloir, selon le projet de Jean-Luc Mélenchon, supprimer 90 TER par jour sur les 120 qui desservent Chambéry et 50 suivant Daniel Ibanez et les élus EELV de la Région. Lesquels ?
Quand les élus et candidats locaux bafouent la démocratie et méprisent leurs concitoyens.
Les représentants chambériens de FI et d’EELV sont-ils totalement soumis à leurs barons Grenoblois, Lyonnais et Parisiens ? Quelle est la sincérité de leurs actions ?
Leur silence est assourdissant. On a juste entendu leur porte-parole local indiquer l’an dernier que ce n’était qu’un détail technique !
On souhaiterait :
- qu’ils l’indiquent clairement aux usagers des TER savoyard qu’ils verront la majorité de leurs trains supprimés,
- aux milliers de riverains immédiats qu’ils devront supporter un trafic incessant de jour comme de nuit,
- aux citoyens engagés contre le réchauffement climatique qui n’auront aucun espoir d’avoir un report massif sur le rail des 3 millions de poids-lourds qui passent au travers des Alpes entre la France et l’Italie chaque année, ni d’un report sur les TGV des 20 vols quotidien entre Milan et Paris, ni d’une amélioration radicale de la ligne ferrée entre Chambéry et Lyon limitée à 90 km/heure en raison de sa sinuosité entre Chambéry et Saint André le Gaz.
On souhaiterait vivement également que Arthur Boix-Neveux, le Maire de Barberaz, clarifie sa position sur le sujet, la pose de simples murs anti-bruit et l’ajout d’une centaine de trains par jour sur la ligne historique qu’exige à longueur de journée son premier adjoint, tout en bloquant systématiquement ses contradicteurs, n’est certainement pas la solution que souhaitait ses concitoyens qui l’on élu.
Même demande pour les élus chambériens, Alexandra Caron-Cusey, Claudie Ternoy-Léger, Jean-Pierre Béguin, Sabrina Fatma Haerinck, qui ont signé le courrier du 10 mars dernier de Fabienne Grebert à la Ministre de l’Ecologie, sans en avoir jamais débattu publiquement à Chambéry.
Idem pour Patrick Mignola, qui au gré du vent, prend des positions totalement contradictoires.
Pour lui, 3 millions de poids-lourds chaque année au travers des Alpes entre la France et l’Italie n’est pas une preuve de besoin, et manifestement, il n’a jamais rencontré les dirigeants des sociétés de fret ferroviaire, qui lui auront expliqué simplement que les couts d’exploitation de la ligne historique ne permettent pas de concurrencer efficacement le transport routier, à moins de subvention lourde, comme pour l’autoroute ferroviaire entre Aiton et Turin, qui bénéficie d’environ 300€ pour chaque remorque transportée.
Pour preuve également, l’abandon le mois dernier de l’autoroute ferroviaire entre Calais et Turin via Chambéry et la Maurienne par VIAA, une filiale de la SNCF et sa reprise par la société allemande CARGOBEAMER en passant désormais par les tunnels de base suisses.