Lyon-Turin : quels lobbies se cachent derrière Daniel Ibanez ?
Voici qui sont vraiment les soutiens de Daniel Ibanez dans son document « Ils ont dit » du 14 décembre dernier
Yves Crozet - président du Think Thank de l'« Union Routière de France »
Les positions d'Yves Crozet, présenté comme « Professeur Université de Lyon, Laboratoire Aménagement Economie Transports (LAET)», sont relayées dans la plupart des argumentaires publiés par les opposants au Lyon-Turin, y compris dans le fascicule de vingt-huit pages envoyé aux parlementaires et rédigé conjointement par Daniel Ibanez et un élu de « Debout La France » parti de Nicolas Dupont Aignan.
Pas une fois, il n'est précisé qu'Yves Crozet est d'abord et surtout le président du «Think Thank» de l'Union Routière de France. Ce cercle est chargé de préparer une «bouillie acceptable» pour justifier le tout-routier aux membres de cette association. Celle-ci ne compte aucun représentant de la SNCF ou de la RATP, ni aucun représentant des salariés. Ses membres proviennent exclusivement de sociétés ou d'associations liées au lobby routier : Total, Michelin, Peugeot, Association des sociétés d'Autoroutes, Vinci Autoroute, Cofiroute, 40 millions d'automobilistes, Renaut Truck, etc …
Yves Crozet est également un défenseur de la privatisation des autoroutes.
Les wagons motorisés R-SHIFT-R : une alternative délirante au Lyon-Turin.
Comme Daniel Ibanez, Yves Crozet a participé à la mise en avant d'alternatives délirante au Lyon-Turin.
En septembre 2005, en tant que président du « Laboratoire d'Economie du Transport », il a obtenu un financement de 291 362 € pour le rapport «Réorganiser la chaîne des moyens pour améliorer la qualité et la rentabilité du transport de fret par le rail, grâce au concept R-shift-R ».
En 2009, les promoteurs de ce projet ahurissant ont obtenu 153 881 € de subvention, dont 100 120 € apportés par le « PREDIT » dont Yves Crozet était le président du groupe opérationnel du programme de recherche et d’innovation dans les transports terrestres "Mobilités, territoires et développement durable".
Daniel Ibanez a été le représentant de la société R-SHIFT-R à une réunion au PREDIT en octobre 2013.
Rémy Prudhomme
Ce second professeur d’économie, aux analyses quelques peu fantaisistes, est bien connu des élus parisiens pour sa lutte contre les transports en commun.
En 2005 sur la politique déplacement de Bertrand Delanoe : « On a vu que l’augmentation des rejets polluants a augmenté de plus de 50% du fait de la politique suivie ».
En 2012 sur le tramway des maréchaux : « Le projet n'a engendré presque aucun transfert modal de l'automobile vers les transports en commun ».
La réalité est très différente. La fréquentation a dépassé toutes les espérances, plus de 40 millions de voyageurs l'ont emprunté en 2012, trois fois plus que la ligne de bus qu'il a remplacée.
Bernard Reverdy : le rail n'a pas d'avenir
Ce troisième professeur d'économie, présent avec Pierre Mériaux conseiller municipal ELV de Grenoble lors de la réunion publique (CCLT38) contre le Lyon-Turin à Chapareillan en juin 2016, affirme qu'il est impossible que le rail ait plus de 28 % de part de marché, même avec le Lyon-Turin... Quelle cohérence : Daniel Ibanez affirme qu'il est possible de faire passer 80 % du trafic routier sur la ligne historique !
Bertrand Pancher : le Canal Seine Nord à tout prix.
Cet élu du Nord, défenseur acharné du Canal Seine Nord, dénigre régulièrement le Lyon-Turin dans l'espoir d'obtenir plus de financement pour son projet qui permettra de favoriser l'import de produits chinois par les ports belges.
Rappelons que ce projet de 5 milliards d'euros, qui consommera 5 fois plus de terre agricole que le Lyon-Turin, n'obtiendra pas un euro de la Belgique, son grand bénéficiaire, aux dépens des ports du Havre et de Rouen.
La Cour des Comptes et le ferroviaire : des affirmations fantaisistes non étayées.
Dans un référé contre le Lyon Turin, la Cour des Comptes avait affirmé entre autre, « que d'autres solutions techniques alternatives moins coûteuses ont été écartées sans avoir toutes été complètement explorées de façon approfondie» et regrettait que l'on ait pas pris exemple sur la Slovénie ou la Hongrie. Nous, on se félicite que la France prenne plutôt exemple sur la Suisse !
On pourra visionner les réponses alambiquées du représentant de la Cour des Comptes, à deux questions successives de la présidente d'une commission parlementaire le 22 octobre 2013 :
http://www.acac73.org/2016/09/france-nature-environnement-et-eelv-bonnets-rouges-des-alpes.html
Souvenons-nous également de la complaisance de la Cour des Comptes sur la privatisation des autoroutes en 2006. Il avait fallu attendre plusieurs années pour qu'elle indique, sur un bas de page, que la privatisation avait été sous estimée de 10 milliards d'euros.
Le Conseil Général des Ponts et Chaussées : priorité aux autoroutes.
Le rapport du Conseil Général, en 2003, préconisait effectivement de ne pas lancer le projet Lyon-Turin ferroviaire mais, par contre, inscrivait comme prioritaire les autoroutes A48 Bourgoin/Ambérieu, A45 Lyon/Saint-Étienne, A89 Lyon/Balbigny, A41 Annecy/Genève, A51 Grenoble/Sisteron, ainsi que les contournements autoroutiers de Chambéry, Grenoble et Lyon par l'ouest.
Jean-Charles Kohlhaas : organisateur de débat truqué.
Au colloque sur les traversées alpines, organisé par JC Loolhhas à Chambéry en 2012, est intervenu, aux cotés de Daniel Ibanez, Sandro Plano. Celui-ci a été présenté comme le président de la communauté du Val de Suse alors qu'il était surtout le directeur de l'autoroute entre Turin et le tunnel du Fréjus.
Le lendemain, servait de référent technique un membre du « Laboratoire d’Économie des Transports », co- rédacteur du rapport sur le projet délirant de wagon motorisé r-shift-r présenté alors comme la solution alternative au Lyon-Turin !
Dominique Dord : tout et son contraire
Dominique Dord promet à ses administrés, depuis de nombreuses années, de faire baisser le nombre de trains de marchandises sur la ligne qui traverse Aix-les-Bains et longe le lac du Bourget.
Daniel Ibanez explique, au contraire, que la solution pour remplacer le projet Lyon-Turin est d'ajouter 100 trains de marchandises par jour, et cela sept jours sur sept sur cette même ligne ferroviaire. Quelle cohérence ?