Début septembre, la Cour des Comptes a publié un nouveau référé à charge contre le Lyon-Turin.
En quelques jours, tous les opposants au Lyon-Turin s'en sont emparés pour indiquer que celle-ci leur donnait raison.
http://www.ccomptes.fr/Publications/Publications/L-Agence-de-financement-des-infrastructures-de-transport-de-France
https://www.dominique-dord.eu/articles/lyon-turin-bientot-30-ans-et-toujours-pas-de-financement/
Rien d'étonnant à ce que Dominique Dord participe au mouvement mais, lorsqu'il s'étonne du fait qu'on ne considère pas l'avis de la Cour des Comptes, cela nous fait vraiment sourire... Sa mémoire est très sélective :
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rapport de 2016 sur le financement de la sécurité sociale demandant de « resserrer le panier de soins remboursé par l'assurance maladie obligatoire en sortant … les cures thermales »
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rapport de 2014 sur la grande vitesse ferroviaire demandant la suppression des TGV hors des lignes à grande vitesse qui signifierait la suppression de la desserte d'Aix-les-Bains.
La Cour des Comptes et le ferroviaire : des affirmations fantaisistes non étayées
Les réponses alambiquées du représentant de la Cour des Comptes, à deux questions successives de la présidente d'une commission parlementaire le 22 octobre 2013, sur leur indication d'alternatives techniques qui n’auraient pas été suffisamment approfondies, n'interpellent pas Dominique Dord non plus. Il aurait été effectivement difficile pour ce représentant de défendre des alternatives délirantes comme les wagons motorisés r-shift-r ou de confirmer la demande de la Cour des Comptes de prendre exemple sur des pays comme la Hongrie ou la Slovénie au lieu de la Suisse !
Nous regrettons qu’aucun des autres élus présents, à cette réunion, n’ait demandé à Dominique Dord ce qu’il pensait de la volonté de Daniel Ibanez de rajouter 100 trains de marchandises par jour sur la ligne traversant Aix les Bains, alors qu'il promet à ses concitoyens de tout faire pour supprimer les trains de marchandises passant sur sa commune et sur les rives du lac du Bourget !
Dominique Dord est également très silencieux lorsque les péages autoroutiers augmentent pour financer les 100 millions d'euros du doublement pharaonique et inutile de l' échangeur autoroutier sur sa circonscription, mais beaucoup moins pour la mise en place de l'Eurovignette Alpine Poids-Lourds destinée à financer la seule infrastructure qui permettra de réduire le trafic poids-lourds dans les vallées alpines !
Le même scénario que pour l'écotaxe est-il en train de se reproduire ?
L'Eurovignette Alpine : silence assourdissant de la Cour des Comptes
Il nous semble absolument démentiel que la Cour des Comptes, qui s'alarme à juste titre sur le financement du canal Seine Nord et du Lyon-Turin, n'ait pas un mot sur le financement de ce dernier par l'Eurovignette Alpine alors que ce mode de financement a fait l'objet en 2015 d'un rapport des députés Michel Bouvard et Michel Destot. Sur quelle planète vit son président, Daniel Migaud ?
Silence assourdissant également de la Cour des Comptes sur les milliards qui se déversent sur les autoroutes grâce aux plans successifs de relance autoroutiers : le dernier date du 29 juillet.
L'Eurovignette Alpine : silence assourdissant de Daniel Ibanez
Aucune mention de l'Eurovignette dans aucun de ses communiqués. Uniquement les Partenariats Public Privé comme épouvantail.
Michele Rivasi : forfaiture sur l'Eurovignette
Plus grave encore, aucune mention faite dans le communiqué de Michèle Rivasi qui a elle-même voté cette Eurovignette Alpine en 2011, lors de son mandat de député européen.
http://www.michele-rivasi.eu/sur-le-terrain/lyon-turin-la-cour-des-comptes-rappelle-l%e2%80%99etat-a-l%e2%80%99ordre-et-l%e2%80%99appelle-a-revoir-ses-priorites/
EELV : l'environnement et l’intérêt général passe après les petits calculs politiciens.
http://rhonealpes.eelv.fr/la-cour-des-comptes-juge-le-lyon-turin-hors-de-portee-budgetaire/
Idem pour EELV mais là, rien d'étonnant… L'un des auteurs préconisant l’Eurovignette pour financer le Lyon-Turin est leur bête noire : Michel Destot, ancien maire de Grenoble. Les petits calculs politiciens passent avant la défense de l’environnement et la mise en œuvre du principe pollueur-payeur !
Eric Piolle : Intransigeant sur les projets ferroviaires, très accommodant sur les projets autoroutiers
http://unevillepourtous.fr/2016/09/16/protocole-daccord-sur-lamenagement-du-rondeau-et-de-la480-une-victoire-detape/
Le maire de Grenoble se satisfait du rallongement des concessions d'autoroutes pour financer les 300 millions d'euros de l'élargissement de l'autoroute A480, sans même exiger que cet argent serve à financer les 47 millions de la rénovation de la ligne ferroviaire entre Gap et Grenoble menacée de fermeture. Il ne faudra pas s'étonner, dans quelques années, de la relance du projet d'autoroute A51, dont les 2,5 milliards d’euros seront sans aucun doute financés par un nouveau rallongement des concessions autoroutières au détriment du budget de l’État.
France Nature Environnement : les nouveaux bonnets rouges des Alpes ?
Pas un mot non plus sur l'Eurovignette !
https://www.fne.asso.fr/communiques/lyon-turin-la-cour-des-comptes-donne-raison-fne
Cela est d’autant plus navrant que cette association était en pointe sur la promotion de l’Eurovignette.
https://www.fne.asso.fr/communiques/r%C3%A9vision-de-la-directive-eurovignette-en-bonne-voie-pour-faire-payer-aux-poids-lourds-ce
Le communiqué est essentiellement dirigé contre le Lyon-Turin alors que, le référé de la Cour des Comptes mentionne également le canal Seine Nord, d'un coût équivalent au tunnel de base du Lyon-Turin pour la France. Il faut savoir que celui-ci va concurrencer les lignes ferroviaires du nord de la France et favoriser l’importation de produits chinois via les ports belges, au détriment du port du Havre. Il consommera également cinq fois plus de terres agricoles que le Lyon-Turin.
Nous nous demandons également pourquoi la représentante de FNE au Conseil d'Administration de la SNCF exige que l’Autoroute Ferroviaire Alpine soit prolongée à Ambérieu au milieu de nul part, au lieu de Grenay à proximité des centres logistiques et industriels de Lyon prétextant que cette ligne aurait été entièrement rénovées pour près d'un milliard d'euros.
Ce n'est pas la ligne de Montmélian à Ambérieu qui a été rénovée, mais la ligne entre Montmélian, Grenoble et Valence pour près de 550 millions d'euros ( creusement de la voie pour mise au gabarit, électrification et doublement partiel de la voie unique) .
Le seul intérêt de la localisation à Ambérieu serait de donner un motif pour interdire le trafic poids-lourds au tunnel du Mont-Blanc.
De toute façon, contrairement aux affirmations de FNE, aucune de ces lignes ne pourra accueillir un trafic supplémentaire considérable. Nous ne comprenons pas pourquoi, dans ces conditions, FNE demande l’arrêt du projet Lyon-Turin, vu l'augmentation du trafic poids-lourds actuel ( 4 % depuis le début de l'année, 1,56 % l'an dernier) et ne fait PLUS la promotion de l'Eurovignette poids-lourds.