Débat sur le Lyon-Turin par France 3 Alpes
Merci à France 3 pour l’organisation de ce premier débat sur le projet du Lyon-Turin.
On tenait à revenir sur plusieurs points évoqués lors du débat qui nous semblent fondamentaux.
Pourquoi cette haine de EELV et de LFI contre le Lyon-Turin et cette complaisance sur le Canal Seine Nord ?
On s’étonne que EELV et LFI demandent un moratoire immédiat du Lyon-Turin, mais pas du projet de 5 milliards d’euros du canal Seine Nord dont les travaux viennent juste de commencer. Pourquoi demandent-ils à ce qu’en Savoie on « sature » la ligne ferroviaire existante et pas celles dans le nord de la France ?
Quelles urgences les opposants ont-ils pour le climat ?
Pourquoi ne demandent-ils pas l’arrêt immédiat des liaisons aériennes Lyon-Aéroport Charles de Gaules et Lyon-Marseille alors qu’il y a de nombreux TGV sur exactement le même parcours chaque jour ?
Pourquoi combattent-ils la mise en place d’une fiscalité écologique poids-lourds alpine, comme, entre autres, en Suisse en Allemagne en Belgique et en Autriche ? Cela permettrait pourtant d’aider à une meilleure attractivité de la ligne historique, pénalisée lourdement par des couts d’exploitations élevés dû à sa pente et à sa sinuosité.
Quelle sécurité dans le tunnel historique du Montcenis ?
Antoine FATIGA a rappelé les mesures de sécurité en vigueur dans le tunnel historique du Montcenis. Daniel Ibanez, en citant Sud Rail, a retoqué qu’il n’y avait rien dans les textes européens sur ce point.
La position des opposants doit être claire. Sont-ils pour l’abrogation des mesures de sécurité qui limitent la circulation à 48 trains par jour dans ce tunnel de 13 km sans aucune galerie d’évacuation ? Nous allons leur poser la question dès ce soir. Sans réponse de leur part sous 10 jours, nous considérons qu’ils sont alignés avec Daniel Ibanez et méprisent la sécurité des cheminots et des voyageurs.
Les documents de l’observatoire de la saturation ferroviaire des accès Alpins
On a encore entendu ce soir des affirmations fantaisistes et des manipulations sur les chiffres par Alexandra Cusey, Daniel Ibanez et Jean-François Coulomme.
Lors du débat, Alexandra Cusey, dont on n'imagine même pas qu'elle n'ait pas les documents de l’observatoire, demande « Ce qu’on demande, c’est que dans les 6 mois, on ait les chiffres, et qu’il n’est pas du tout prouvé qu’il y ait saturation »
La manœuvre est évidente, attendre 6 mois va permettre de continuer à entretenir le flou, de pouvoir continuer raconter n’importe quoi et d’espérer que le France ne réponde pas à l’Europe dans les temps pour les subventions des accès. Nous publions donc ici la dernière présentation de SNCF Réseau qui détaille les capacités du réseau.
Le scénario de l’État à l’ouverture du tunnel de base en « aménageant » juste la ligne entre Ambérieu et Montmélian.
Le rapport indique, avec aménagement, une capacité maximum de 79 trains de marchandises par jour dans Chambéry. A noter que :
- Contrairement à l’affirmation de Jean-François Coulomme, ce ne sont pas quelques dizaines de millions qui sont prévus pour ce « bricolage » sur la ligne historique, mais 600 à 700 millions d’euros, donc plusieurs années de travaux.
- Contrairement à l’affirmation de Daniel Ibanez, ce ne sont pas 79 trains supplémentaires qui sont indiqués mais 79 trains maximum de marchandises. Même en ne chargement que des remorques, en saturant la ligne jour et nuit et en bloquant tout développement des TER et des TGV, on sera très loin de pouvoir mettre la moitié des poids-lourds qui traversent aujourd’hui les alpes du Nord sur le rail.
Saturer la ligne historique jour et nuit avec des marchandises et bloquer tout développement des TER ?
C’est manifestement la volonté des opposants au Lyon-Turin. Voici ci-dessous un extrait des échanges lors de deux réunions de l’observatoire.
3 juillet 2000
. REBOURG (FNAUT AURA) évoque les perspectives d’ajout de trains pour le futur RER savoyard. Sncf Réseau répond qu’à ce stade, les analyses en restent aux circulations actuelles.
7 décembre 2021
J. Rebourg (FNAUT) demande si sur le secteur chambérien la croissance des circulations a bien été prise en compte en accompagnement de l’ouverture des nouvelles haltes. Il demande aussi la répartition des 15 millions de tonnes de fret entre autoroute ferroviaire, transport combiné classique et fret conventionnel.
D. Ibanez (Les Amis de la Terre) s’interroge sur l’utilité de l’arrêt de Chignin situé à 4 minutes de Montmélian et sur son impact sur la capacité de la ligne. Il rappelle son souhait de pouvoir disposer d’une diapositive donnant la capacité de chaque section.
Sans commentaire
Lors du débat, on a pu entendre Daniel Ibanez, le "fondateur" des Amis de la Terre, affirmer « J’ai moi-même fait corriger les chiffres à la SNCF qui annonçait 200 trains par jour pour revenir à une capacité de 139 pour capacité qu’ils ont reconnu eux même de 280 trains par jour »
Il se réfère à une présentation de l’observatoire en 2020 qui avait fait une erreur sur le comptage des trains à Montmélian, le nombre de trains arrivant de Chambéry ne correspondait pas à la somme des trains partant vers la Mauriennne, la Tarentaise et Grenoble. Ce n’est pas lui qui s’est rendu compte immédiatement de l’erreur mais le représentant du Conseil Départemental, SNCF réseau s’est alors engagé à corriger sa diapositive.