Merci à France 3 Alpes Dimanche en Politique d’avoir organisé un débat sur la coupure de la ligne ferroviaire entre la France et L’Italie suite à l’éboulement en Maurienne du 27 aout dernier, sur la fermeture du tunnel Mont-Blanc ce 16 octobre pour 9 semaine de travaux et les conséquences pour Chambéry et la Maurienne.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/programmes/france-3_auvergne-rhone-alpes_dimanche-en-politique-alpes
Ces émissions du service public sont primordiales pour l’information de nos concitoyens et donc pour la démocratie.
Malheureusement, Alexandra Cusey et Jean-François Coulomme, opposée à tout prix au Lyon-Turin, nous ont à nouveau sidéré par leur mépris des Chambériens et des Mauriennais.
Dans le premier débat, à la question du journaliste à 5m20 « Le Lyon-Turin aurait évité qu’on soit coupé de l’Italie comme ça par la Maurienne ?», la réponse d'Alexandra Cusey nous a sidéré :
« Absolument pas , parce que le Lyon-Turin, il rentre sous terre à Saint Jean et la Maurienne, elle ne s’arrête pas à Saint Jean , pas à Saint Michel non plus, et d’ailleurs on n’en a parlé lors de de la dernière Assemblée Régionale , ou il y avait un vœu de madame Bonivard qui actait bien que ce qu’il se passe , c’est une catastrophe pour la Haute Maurienne , donc ce qu’on a besoin, ce sont des transports qui desservent l’ensemble de cette vallée , et pour nous , la connexion avec l’Italie , elle est excessivement importante , mais elle peut se faire par la ligne historique. »
Manifestement, elle vit sur une autre planète vu que justement, la ligne est coupée, et pour une petite année encore.
Et heureusement, pour le « désenclavement » de la Haute-Maurienne, Philippe Rollet - Maire de Saint Jean de Maurienne a rappelé la géographie de la Haute-Maurienne :
« Je voudrais revenir, la Haute Maurienne n’est pas desservie, c’est Modane qui est desservie et à partir de Modane c’est une autre correspondance essentiellement en bus ou en voiture pour aller en haute Maurienne, il y a 70 km de vallée »
Donc, c’est juste une catastrophe pour les échanges ferroviaires avec l’Italie, des fortes complications pour Modane, quant à la Haute-Maurienne, les bus mettront juste 20 minutes de plus en partant de Saint-Jean. C’est encore plus problématique pour la desserte des Hautes-Alpes, à partir de la gare d’Oulx en Italie qui ne sera donc plus desservi cet hiver par les TGV Français, mais par des bus à partir de Saint Exupéry.
Et le maire de Fourneaux, François Chemin, a bien rappelé l’urgence du moment « Il faut remettre en état la ligne historique … On annonce un an ? c’est compliqué à admettre. Un an c’est trop long »
Leur programme : remplacer les ¾ des TER par des trains de fret dans Chambéry à la place des accès au Lyon-Turin.
A la question du journaliste à 20m40 « Le maire de Chambéry est extrêmement inquiet, il nous explique, Thierry Repentin, que si on ne fait pas ces accès français au Lyon-Turin, il n’y a plus de place pour faire passer des TER dans sa ville parce que tout va être réquisitionné par les trains de marchandises »
En bonne « politicarde », Alexandra Cusey noie le poisson et élude la question du journaliste :
« Mais c’est parce qu’il confond le fait, c’est soit de faire le Lyon Turin, soit de rien faire. Nous ce qu’on dit, c’est faire des travaux d’adaptation, par exemple, sur l’agglomération de Chambéry, il faudra aussi faire de la protection phonique pour les riverains pour faire passer plus de trains »
En bon commercial, à la même question, Jean-François Coulomme, essaie-lui de nous vendre l’idée fantasmagorique d’un « tramway ou un tram-train qui irait de Montmélian jusqu’à Annecy, sur une voie nouvelle qui serait complétement dédiée au tramway »
Leur programme : la défense des intérêts de leurs barons lyonnais et la trahison de leurs concitoyens chambériens
Pour les Chambériens, pas de soucis pour rajouter une centaine de trains de marchandises par jour dans l’agglomération. Pour eux, de simples murs anti-bruit suffiront pour protéger les milliers de riverains immédiats de la ligne existante de la saturation jour et nuit avec des trains de marchandises, c’est ce qu’ont expliqué Alexandra Cusey et Jean-François Coulomme lors des deux émissions de France 3 Alpes.
Pour les Lyonnais, à l’inverse, les murs anti-bruit sont insuffisants, il faut impérativement reléguer les trains de marchandises loin de la métropole en réalisant le contournement ferroviaire de Lyon, comme l’a indiqué Alexandra Cusey lors de l’émission et dans le programme de Gabriel Amard, le gendre de Jean-Luc Mélenchon parachuté député à Villeurbanne.
C’est exactement la position de Jean-Charles Kohlhaas, son ancien co-président EELV de Rhône Alpes et aujourd’hui Vice-Président de la Métropole de Lyon, avec qui elle a fait faire à EELV en 2012 un virage à 180° sur le Lyon-Turin pour l’aligner sur le Front National.
Si à Chambéry, à la place des accès au Lyon-Turin, il exige le rajout de plus de 100 trains de marchandises par jour au détriment des TER, à Lyon, pour le projet en cours de doublement de la ligne ferroviaire Grenay-Saint Fons, on ne l’a pas entendu une seule fois lors des nombreuses réunions défendre le doublement, avec les TER et les TGV, des trains de fret de 20 à 40 par jour prévu par la SNCF.
Au contraire, lui comme Laurent Wauquiez défendent, quoi qu’il en coute économiquement et environnementalement, un grand contournement ferroviaire très loin de Lyon qui passerait en Isère le long de la LGV, 2 fois plus couteux et trois fois plus consommateur de terre agricole (3600 hectares, soit 7 fois le Lyon-Turin et 10 fois l’A69) et aussi beaucoup moins fonctionnel que le projet par la gare de triage de Sybelin retenu en 2009.
Leur objectif final : faire du Lyon-Turin un échec, garder un maximum de poids-lourds sur la VRU et dans nos vallées et bloquer le développement des trains du quotidien.
Dans l’émission de France 3, Jean-François Coulomme n’a pas nié l’évidence, il y a plus de 2000 personnes qui travaillent sur les différents chantiers du tunnel de base du Lyon-Turin pour une mise en service prévue en 2032,
Mais surtout, il a justement rappelé que le Lyon-Turin ne sera « efficient » qu’avec les voies d’accès.
Ils sont donc très bien conscients des conséquences de leur combat contre les accès du Lyon-Turin.