Elections sur la Motte Servolex : tract nauséabond, relance du contournement autoroutier et bilan peu brillant…
Seulement deux professions de foi sur le canton de la Motte-Servolex pour les départementales dont celle du Rassemblement National principalement consacrée à la stigmatisation des jeunes migrants, avec des propos qui rappellent ceux sur les immigrés savoyards à Paris au 19ème siècle, italiens en Pays de Savoie au début du 20° siècle et sur les Juifs au milieu du 20° siècle.
Le Programme du RN : hausse massive des impôts pour augmenter la pollution automobile en Savoie.
En dehors de ces propos nauséabonds, un projet très flou. Il faut écouter le responsable départemental lors du débat organisé par France 3 pour en savoir un peu plus sur leurs intentions : manifestement, il va falloir augmenter drastiquement les impôts pour favoriser les usagers des autoroutes plutôt que de développer un RER savoyard (38 ‘’)
- Ils souhaitent réfléchir à la relance du projet, à plus d’un milliard d’euros, de contournement autoroutier de Chambéry.
- Ils demandent également que le département subventionne lourdement les péages routiers particulièrement sur l’autoroute de Maurienne.
Opposition pas très assumée au Lyon-Turin et à la défense du dumping social par les pays de l’Est.
Sur le Lyon-Turin, manifestement, le Rassemblement National n’assume plus son rôle de premier opposant et du choix de l’alternative délirante du canal fluvial Rhin-Rhône. Son nouveau leader à la Région affirme vouloir développer les trains du quotidien entre Lyon et Saint-Etienne, mais rien pour nos départements. Pire, pour eux, les accès au Lyon-Turin entre Lyon et les Pays-de-Savoie sont « un projet purement européen qui appelle des travailleurs détachés dont l’économie locale ne bénéficiera pas d’un centime » 1’03
Rappelons qu’en réalité, le RN est le premier défenseur du dumping social par ses amis politiques hongrois et polonais en votant à l’Europe contre :
- la directive limitant les possibilités de détachement
- la création d’une nouvelle autorité pour traquer les fraudes aux règles de détachement des travailleurs
- un texte incitant les états à améliorer leurs règles sociales.
- l’Eurovignette Poids-Lourds Alpine alors que plus de 85% des poids-lourds qui traversent les tunnels du Mont-Blanc et du Fréjus ne paient pas un centime pour la pollution et la congestion qu’ils génèrent en France. Difficile dans ses conditions de rendre attractif le fret ferroviaire.
Le report du trafic routier sur le rail : un objectif uniquement européen ?
Sur l’aspect purement européen du projet Lyon-Turin, nous sommes heureux que l’Europe souhaite aider l’Italie et la France à reporter massivement le trafic poids-lourds sur les trains dans nos vallées et à améliorer les trains du quotidien entre Lyon et les Pays de Savoie.
La position du Rassemblement National met clairement en péril la modernisation du réseau ferré dans notre bassin de vie. Sans les accès au Lyon-Turin, il sera impossible de mettre en place un RER dans l’Est Lyonnais ou en Savoie, et les déplacements en TER entre Lyon et les Pays-de-Savoie seront toujours lourdement handicapés par la limitation à 90 km/heure entre Chambéry et Saint-André-le- Gaz dû à la sinuosité de cette ligne du 19ème siècle.
Luc Berthout : un bilan en défaveur d’une mobilité durable pour tous…
Si le Département se gargarise de financer la route la plus couteuse de France avec le Val d’Arly pourtant fermée depuis plus de deux ans, force est de constater que pour financer une mobilité plus durable pour tous chaque jour, le département est particulièrement pingre.
- Autour de Technolac, le département ne consacre pas un centime pour améliorer la vitesse commerciale des bus. Malgré nos demandes, le dernier rond-point inauguré il y a quelque semaine ne comporte aucune voie en site propre pour permettre aux transports en commun de ne pas perdre du temps dans les bouchons et aux agglomérations d’augmenter la fréquence de desserte. On sait pourtant que le fait de voir les bus doubler les voitures dans ces moments-là, incite les automobilistes à changer de mode de transport.
- On ne sait également toujours pas comment les élèves, qui habiteront dans le futur hameau des Granges, vont faire pour traverser en toute sécurité la route départementale D1504 pour aller prendre les transports en commun dans Technolac. Lors de l’enquête publique, le maire et le commissaire enquêteur étaient beaucoup plus préoccupés par la préservation de la faune que par les déplacements des habitants de ce projet de plus de 1000 logements aux portes du Bourget du Lac.
- Pas de pingrerie pour les autoroutes : le Département de la Savoie subventionne à nouveau lourdement les usagers des autoroutes AREA sans aucune condition de revenu, de covoiturage ou du niveau de pollution de la voiture.
- A noter également la « concertation » en 2019, réduite aux élus et AREA, pour le doublement de l’échangeur autoroutier de Chambéry nord afin de faire gagner quelques secondes aux automobilistes. Malgré les 70 millions de budget financés par des augmentations de péage, les élus en 2019 n’ont pas voulu imposer à AREA la construction d’une passerelle et d'un parking latéral. Résultat, un parking et un accès aux transports en commun d’un seul côté qui ne servira donc strictement à rien et plus de parking central pour le co-voiturage. A la place, deux mini-parkings de « compensation » situés au milieu de nulle part à la Cassine et sur la zone des Landiers.
- Cependant, pour juste quelques-uns, avec les subventions de la Région, le Département et le Maire de la Motte encouragent l’achat de SUV coréens et japonais à Hydrogène à 70 000 euros pièces sans les options. A noter que nous n’entendrons plus parler du projet de route solaire à Technolac : après quelques millions de subventions, l’expérimentation a été définitivement « goudronnée ».
Toujours non au Lyon-Turin et au rajout de 100 trains de marchandises par jour de 700 mètres de long sur les lignes historiques qui traverse Chambéry, Viviers du Lac, Cognin ?
- On ne sait toujours pas si, depuis le remplacement du député Dominique Dord par Typhanie Degois, Luc Berthoud soutient toujours les alternatives de Daniel Ibanez et de Marc Pascal :
- ajouter cent trains de marchandises par jour sur la ligne qui traverse Aix-les-Bains, Vivier-du-Lac et Chambéry et doubler la ligne qui traverse Bissy, Cognin et l’Avant-pays-Savoyard au risque d’en faire un itinéraire fret entre Lyon et l’Italie, comme dans le projet de la SNCF de 1997 unanimement rejeté par tous en 2004.